Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 19 mai 2014

Le non au Gripen a été un vote sanction contre Ueli Maurer


«Ce qui a provoqué l’échec du Gripen, ce sont les gaffes d’Ueli Maurer. Avec lui il n’y avait qu’à enclencher le micro. Quand on a besoin du vote des femmes, on ne vient pas avec des blagues douteuses.»

Isabelle Chevalley



Rien ne sera plus comme avant. Les Suisses, qui n’avaient jamais refusé l’acquisition d’un nouveau matériel pour leur armée, ont franchi le pas dimanche en rejetant l’acquisition de 22 avions de combat Gripen. Plus urbaine, moins monolithique, la Suisse se montre désormais plus critique envers ses militaires. 

C’est aussi le vote d’une Suisse confortable, qui se sent en sécurité, abritée qu’elle est paradoxalement derrière le parapluie militaire des pays voisins et de l’OTAN.

Si les Suisses n’ont pas voulu des Gripen, c’est parce que leur utilité n’a jamais été correctement expliquée. La police de l’air, la démonstration de force une fois l’an au sommet de Davos? Les F/A-18 y pourvoiront. Lancer des raids foudroyants, des reconnaissances profondes en territoire ennemi? Mais contre qui, et surtout dans quel cadre de coopération internationale? L’achat du Gripen, pour un espace aérien aussi exigu que la Suisse, n’aurait eu de sens qu’en l’insérant dans une défense plus large.

Cette dimension, le ministre de la Défense, Ueli Maurer, n’a jamais voulu l’évoquer, parce qu’elle lui fait horreur. Dire que sa campagne a été mauvaise ne va pas assez loin: pour une frange substantielle de l’électorat, le non au Gripen a été un vote contre Ueli Maurer, personnellement. 

L’armée suisse a désormais un problème aigu. Après ce vote, elle doit plus que jamais se réinventer, devenir plus agile, plus rapide, plus percutante. Pour faire face aux nouvelles menaces, il lui faudra des forces spéciales, des drones, des capacités de cyberguerre. Trois domaines dans lesquels la défense suisse, sous Ueli Maurer, a pris du retard.

Ce ne sera pas une armée moins chère. Sa reconversion va coûter, l’acquisition de nouveaux matériels aussi. D’autant que la question du renouvellement des forces aériennes va se poser à nouveau, à plus ou moins brève échéance.

Pour réussir cette mutation, et convaincre un électorat devenu plus sourcilleux, le Conseil fédéral doit dès à présent reprendre la main sur ce dossier. Y investir de l’énergie, de l’intelligence, et ne plus le sous-traiter à un ministre qui a prouvé son impuissance à faire évoluer l’armée dans la bonne direction. 


La Suisse est le seul pays au monde, 
où le peuple vote l'acquisition du matériel de guerre 
de son armée !
Si ce n'est pas une démocratie...


Egger Ph.