Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Classement des pannes automobiles par marques 2025 : https://fiabiliteautomobile.blogspot.com/ Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 9 juin 2014

Adolf Ogi cloue le bec du minimoy Sarkozy


Nicolas Sarkozy dit tout le mal qu’il pense du système helvétique. 
Parlant d’«irrespect», Adolf Ogi le coupe

Pour Adolf Ogi (à dr.), pas de doute: Nicolas Sarkozy a manqué de respect envers la Suisse
Image: RDB/Sobli/Sabine Wunderlin, AFP


Vendredi, lors du Swiss Economic Forum d’Interlaken (BE), Adolf Ogi a renvoyé Nicolas Sarkozy à ses études, rapportait SonntagsBlick. Quelle mouche l’a piqué? Joint hier, l’ancien conseiller fédéral nous donne sa version des faits. Les exigences formulées par M. Sarkozy avaient manifestement déjà un brin agacé les organisateurs. Arrivée la veille, sa secrétaire avait ordonné qu’il n’y ait ni caméra ni photos durant l’intervention de l’ancien président. Et aucune question sur la politique intérieure française.

One-man-show de Sarko

Puis, vendredi matin, ce qui devait être un débat a tourné au one-man-show. «M. Sarkozy a fait son numéro. Il a plu, par sa rhétorique, ses mimiques. Il s’est imposé, donnant le spectacle qu’il voulait donner. Mais le pauvre journaliste n’a pas pu poser ses questions. Je commençais à voir le problème arriver», note Adolf Ogi.

Moi aussi, j’ai été président!

L’ex-président français a ensuite pris une heure de repos à l’hôtel. Puis une rencontre était prévue avec des personnalités et sponsors. Une vingtaine de personnes. Là, M. Ogi ne souhaitait pas que Nicolas Sarkozy «kidnappe» de nouveau l’événement. Il a tenu à mettre les points sur les i d’emblée. «En tant que président du Forum, je devais m’assurer que tout se passe bien. Monsieur le président, lui ai-je dit, je ne suis pas journaliste. Je ne souhaite pas entrer dans le petit jeu des questions-réponses. Comme vous, je suis un ancien président. Un ancien président qui avait des relations privilégiées avec vos prédécesseurs, M. Mitterrand comme M. Chirac.»

Adolf Ogi souhaitait indiquer qu’il y avait un pied d’égalité à respecter. Et a donné la parole à Sarko. Qui en a bien profité… Il s’est mis à expliquer que la Suisse devait entrer dans l’Union européenne. Qu’un pays ne peut pas être gouverné par un président qui change chaque année. Ou que notre système avec sept conseillers fédéraux est inefficace, désuet… «Il est allé trop loin. Il fallait dire stop. Je l’ai interrompu», raconte M. Ogi.

«Je ne laisse pas passer»

Estime-t-il que Sarkozy a manqué de respect à la Suisse? «Si vous posez la question de cette manière, je me dois de répondre oui. Si une personne se montre irrespectueuse envers notre pays, je ne laisse pas passer. C’était le cas lorsque j’étais au Conseil fédéral. C’est toujours le cas aujourd’hui. Et ce le sera demain.»

M. Ogi a alors rappelé la richesse de la Suisse, ses quatre cultures, ses 26 cantons, ses plus de 160 ans de paix. Ou que la Confédération reste pour beaucoup un exemple de ce que l’Union européenne essaie en vain de recréer.

Sur le fond, M. Ogi entendait-il démontrer que la «petite» Suisse n’a à courber l’échine devant personne? «J’ai toujours exigé de mes interlocuteurs – y compris les plus puissants – le même respect que je leur accordais. Oui, la Suisse ne doit jamais se laisser marcher sur les pieds. Nous devons discuter d’égal à égal avec tout le monde.»

C’est l’histoire du montagnard qui rabat le caquet au Parisien

Nicolas a fait son Sarkozy. Nicolas a fait son citadin. Nicolas a fait son Parisien. Vendredi matin, Nicolas Sarkozy a oublié qu’il était avant tout à Interlaken, avant d’être à un forum économique. Et Interlaken, dans le canton de Berne, c’est l’air, l’oxygène, l’alpha et l’oméga, bref, le paradis d’Adolf Ogi. 

Donc, lorsqu’on vient à Interlaken devant Adolf Ogi, on se tient comme il faut, on essuie ses talonnettes avant d’entrer et on ne pisse pas contre les sapins. Et pourtant Nicolas Sarkozy a fait des caprices. D’accord il parlerait, mais pas de journalistes, pas de questions, pas de photos, pas d’interruptions. Juste sa voix et l’écho des montagnes d’Interlaken. Pourquoi pas, après tout, un caprice est constitutif du potentiel comique d’une star. Seulement voilà, ça s’est gâté un peu plus tard, car Nicolas, ne se sentant plus de joie, a ouvert un large bec et laissé tomber des énormités. En gros, la Suisse pourrait faire mieux politiquement. Et changer de président chaque année, franchement, ce n’est pas sérieux. 

Notre formidable Bernois ne l’a pas entendu de cette oreille. Après tout, on est entre anciens. Toi, ancien président de la République française, et moi, ancien président de la Confédération helvétique. Alors Adolf Ogi a mis fin au monologue et au caprice. Il a rappelé l’osmose entre la démocratie directe suisse et son système politique. Bref, il a rappelé que ce qui faisait de ce pays une magnifique exception dans le paysage civique mondial apportait de la sérénité. 

Ça fait du bien de savoir qu’il existe encore de vrais patriotes sur le chemin des nationalistes. Le patriotisme, c’est l’amour simple et entier des siens. Tandis que le nationalisme, c’est l’opposition des siens aux autres. Vendredi matin, le président montagnard comme un Parisien l’a clairement démontré au président parisien comme un montagnard.

Les confidences d'Hillary

Hasard du calendrier, c'est également ce lundi 9 juin, que des propos d'Hillary Clinton, peu avantageux pour Nicolas Sarkozy, ont circulé. Dans son nouveau livre, dont un extrait a été diffusé par la site américain Politico, l'ex-chef de la diplomatie américaine raconte que Nicolas Sarkozy aime les potins et commenter sans détour la personnalité des dirigeants étrangers.

"La plupart des dirigeants étrangers sont plus calmes en privé qu'en public. Pas Sarkozy", écrit Hillary Clinton dans "Hard Choices", ses mémoires revenant sur ses quatre années passées à la tête du département d'Etat de 2009 à 2013 ("Le temps des décisions" en France), dont la publication aura lieu mardi aux Etats-Unis.

"Il racontait des potins, décrivait nonchalamment d'autres dirigeants étrangers comme fous ou infirmes; l'un d'eux était un 'fou accro aux drogues'; un autre avait une armée 'qui ne savait pas se battre'; et encore un autre descendait d'une longue lignée de 'brutes'", explique-t-elle.

Hillary Clinton relève aussi que l'ancien président français critiquait l'univers très masculin de la diplomatie. "Sarkozy se demandait en permanence pourquoi tous les diplomates qui venaient le voir était systématiquement vieux, gris et masculins", dit-elle. La totalité du passage sur M. Sarkozy n'était pas disponible ce lundi.


Stéphane Berney 
Rédacteur en chef adjoint