1962 : des chercheurs français découvraient le froid gratuit …
1982 : Daniel DEPRIS invente le mur qui produit de l’électricité …
2002 : ces découvertes n’ont jamais pu être exploitées ! ! !
« Si au matin, après une nuit claire, la campagne se pare de rosée ou de givre, c’est que le sol a rayonné pendant la nuit sa chaleur du jour alors que la température de l’air a bien moins varié. D’où différence de température entre sol et air, d’où condensation sur les points froids. Mais, profanes ou physiciens, nous n’avons jamais songé à utiliser cet écart de température. Les phénomènes évidents ne sont-ils pas les moins étudiés ?…Or, voici qu’en France, l’étude systématique du phénomène a fait déboucher sur de surprenantes possibilités. Une nouvelle forme d’énergie est née, elle est française, elle est universelle… ».
C’est sur ce « cocorico » que débutait, en mai 1963, un article publié par la revue française « SCIENCE et VIE » (n°548). Il y était fait mention des travaux menés par Félix TROMBE, un directeur de recherches du CNRS dont le nom est bien connu de ceux et celles qui se sont intéressés aux processus naturels de réfrigération et de climatisation. Il est notamment l’inventeur d’un type de mur (mur Trombe) qui permet de régulariser la température à l’intérieur des habitations dites « bioclimatiques ».
C’est au début des années 60 que Félix Trombe, en collaboration avec Albert et Madeleine Lê Phat Vinh, mi au point une série de dispositifs dont l’extrême simplicité relevait – nous dit le rédacteur de « Science et Vie » – de l’œuf de Colomb.
Parmi ces dispositifs se trouvait un réfrigérateur qui exploitait le phénomène physique décrit ci-dessus. Nommé « réfrigérateur gigogne », il se présentait sous l’aspect d’une boîte aux parois tapissées d’aluminium brillant entourée d’un isolant épais avec, pour fond, une plaque d’alu oxydé et, en guise de couvercle, une pellicule de plastique très fin transparente aux infrarouges de 8 à 13,5 microns de longueur d’onde. En emboîtant plusieurs de ces boîtes, l’une dans l’autre, on pouvait obtenir des différences de température allant jusqu’à 35 degrés ! Ainsi donc, pour une température extérieure de 25 °C, on pouvait descendre jusqu’à – 10°C sans aucune pièce mobile donc sans consommer aucune énergie externe. L’équipe du CNRS démontra même que l’on pouvait encore améliorer le procédé et obtenir des différences de température de l’ordre de 50 à 75°C, notamment en stockant la chaleur emmagasinée par des roches exposées au soleil.
Il était donc démontré que l’on pouvait produire du froid presque gratuitement, avec une installation qui ne coûtait que quelques sous et qui pouvait être installée dans le jardin d’une habitation ou dans un recoin d’un village perdu de l’Afrique. Car cette « brillante invention française » offrait de grandes possibilités pour les pays chauds où l’énergie est rare et chère.
Mais voilà, la mariée était trop belle ! Aucun groupe industriel ne voulut entendre parler de ce frigo qui ne coûtait presque rien et qui ne consommait pas d’énergie. Ce matériel ne pouvait rien leur rapporter et les chercheurs du CNRS furent priés de chercher autre chose, quelque chose de bien rentable pour les lobbies et pour EDF-GDF !
Deux schémas qui illustraient l’article de mai 1963. A gauche, le principe général d’un élément frIgorifique et, ci-dessus, le système gigogne à 5 éléments qui a permis d’obtenir une différence de température de 35°C. Les matériaux nécessaires sont très bon marché : des plaques d’aluminium, des plaques de polystyrène, de la peinture blanche à base d’oxyde de titane et du film de polyéthylène très banal. Rien d’autre. La fabrication est à la portée d’un bon bricoleur s’il dispose d’un plan clair et complet. Ces réfrigérateurs peuvent aisément être réalisés sur place, le transport des matières premières étant aisé et peu coûteux. Ce matériel est parfaitement adapté aux pays chauds.
Et l’on ne parla plus de « froid gratuit ». Il fallait vendre des frigos, y compris aux villages les plus reculés du centre de l’Afrique. S’ils n’avaient pas l’électricité, il fallait leur vendre – très cher – des bouteilles de gaz. Le principe était le même que pour la cuisson où l’on incitait les ménagères des pays chauds à cuisiner « à l’européenne » alors même qu’une « cuisinière solaire » permet de cuisiner … gratis !
Des recherches de Félix Trombe, il ne reste que quelques très rares articles, dont celui de Science et Vie qui figure dans les archives du CEPHES. Fort heureusement, les indications qui figurent dans cet article – et les schémas qui l’illustrent – suffisent pour réaliser un « frigo Trombe ». Avis aux amateurs.
Dans le même esprit, Daniel DEPRIS, président du CEPHES, a étudié diverses applications pratiques de la thermoélectricité, en particulier l’effet Seebeck et l’effet Thomson. A l’instar de Trombe, il a imaginé un mur, non pour produire du froid mais pour produire de l’électricité. Ce « mur Depris » devrait être constitué d’un grand nombre de thermocouples inclus dans une cloison spéciale. Il exploiterait la différence de température existant entre la face externe et la face interne de la cloison pour produire une différence de potentiel. Cette différence serait suffisante pour alimenter des ampoules d’éclairage et un minimum de confort moderne (radio, TV, ordinateur et petite électronique). Comme le frigo Trombe, le mur Depris n’implique aucun élément mobile, ce qui lui confère une très grande fiabilité. Il est pratiquement inusable et ne nécessite aucune maintenance. En outre, la production d’électricité peut se faire pendant la nuit, contrairement aux panneaux photovoltaïques qui ne peuvent fonctionner que le jour.
Le coût de fabrication des parois thermoélectriques serait toutefois plus important que celui des frigos gigognes (certains matériaux entrant dans la fabrication des thermocouples étant assez coûteux). Produites en série et en formats standardisés, elles pourraient cependant être vendues à un prix abordable et, en tous cas, facile à amortir dans le contexte d’une nouvelle construction. Mais, ici encore, il ne faut attendre aucune collaboration de la part des instances officielles (genre Ademe ou Anvar) qui sont manipulées très habilement par les agents des groupements industriels et financiers.