Le virus Ebola sévit depuis longtemps en Afrique. Il s'agit d'un agent de zoonose, une maladie des animaux qui se transmet parfois à l'homme. Ce virus vient des chauves-souris de la zone africaine intertropicale. L'homme peut être contaminé directement par une morsure, ou par sa consommation.
Comment le virus Eblola a-t-il été découvert?
En 1976, le professeur belge Peter Piot, alors chercheur, travaillait dans un laboratoire à Anvers. Il a contribué à isoler un nouveau virus, plus tard baptisé Ebola, dans un échantillon de sang provenant d’une religieuse catholique décédée au Zaïre, devenu la RDCongo.
Il s’est ensuite rendu à Yambuku, un village de la province équatoriale de l’ex-Zaïre, où le virus Ebola tuait jusqu’à « une personne sur dix ou sur huit ».
Les chercheurs s’étaient rendu compte que la majorité des personnes infectées étaient des femmes âgées entre 20 et 30 ans qui fréquentaient une clinique pour des consultations prénatales. Il s’est avéré que le virus avait été transmis via une poignée d’aiguilles qui étaient mal désinfectées et utilisées à plusieurs reprises pour faire des injections aux femmes enceintes. Une autre chaîne de contamination était liée aux pratiques funéraires. « Comme dans toutes les cultures, toute personne qui meurt est lavée et son corps est exposé. Le problème est quand vous faites cela sans gants, à mains nues. Une personne morte d’Ebola a le corps couvert du virus à cause du vomi, de la diarrhée et du sang », a expliqué le professeur belge.
« C’est de cette façon que vous avez de nouveaux foyers de contamination et c’est ce qui se passe en ce moment en Afrique de l’Ouest », a-t-il ajouté, regrettant le peu d’équipements de protection utilisés.
Quelle est la gravité de cette épidémie ?
Il s'agit de loin de la plus grave épidémie d'Ebola en près de 40 ans d'histoire de la maladie. Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), elle a fait 887 morts (confirmés, suspects ou probables) depuis le début de l’année 2014, sur 1.603 cas présumés : 358 en Guinée, 255 au Liberia, 273 en Sierra Leone et un au Nigeria. Le taux de mortalité a atteint jusqu'à 90% dans le passé et est d'environ 60% dans le cas de l'épidémie actuelle. L'épidémie s'est déclarée au début de l'année en Guinée avant de gagner le Liberia puis la Sierra Leone.
Comment se transmet le virus ?
Contrairement à la grippe qui se transmet par voie aérienne, le virus Ebola se transmet d'homme à homme par contact direct avec des fluides biologiques (sang, selles, vomissements, sueur) ou les tissus de malades ou d'animaux infectés. Elle se transmet également par du matériel souillé (aiguilles par exemple).
Quels sont les principaux symptômes de la fièvre Ebola ?
La durée d'incubation de la maladie varie entre 2 et 21 jours, avec une moyenne de 8 jours. Elle débute par une sorte de grippe, avec fièvre, courbatures et maux de tête. Trois à quatre jours après apparaissent d'autre signes, notamment des éruptions cutanées, des vomissements et des diarrhées, tandis que l'état général se dégrade progressivement, avec des hémorragies internes et externes en particulier.
Existe-t-il un vaccin contre la fièvre Ebola ?
Il n'existe actuellement pas de vaccin homologué, ni de traitement spécifique. Cependant, des virologues américains espèrent tester dès septembre un vaccin expérimental, qui en cas de succès permettrait d'immuniser dès 2015 le personnel soignant, en première ligne contre l'épidémie.
Doit-on envisager des restrictions aux voyages et aux échanges ?
Pour l’instant, l'OMS ne recommande pas que des restrictions aux voyages ou aux échanges commerciaux soient imposées à la Guinée, au Liberia, à la Sierra Leone ou au Nigeria sur la base des informations actuellement disponibles concernant cette épidémie.
Alors, faut-il avoir peur d’Ebola ?
Si on ne se base que sur son taux de mortalité et la rapidité à laquelle il se diffuse en Afrique, la réponse est clairement OUI.
Si on ne se base que sur le fait que son mode de transmission d’Homme à Homme, dans nos contrées, la peur n’est pas justifiée. C’est un peu comme pour la propagation du SIDA. Recevoir une gouttelette de sang contaminé sur une petite plaie (il faut avouer, comme dirait Jean-Marie Bigard dans un de ses sketchs : jusqu’ici, j’ai pas de chance) a une probabilité quasi nulle d’infecter quelqu’un. Si on ajoute à cela, que les animaux qui peuvent propager le virus sont somme toute assez rare dans nos contrées, la peur est clairement inutile.
Mais la réalité est très probablement au milieu. Je m’explique, en reprenant l’exemple du SIDA. Nous côtoyons tous les jours des personnes atteintes de cette maladie. Souvent, sans le savoir. Ce n’est pas pour autant qu’on en a peur. Certes, il y a des comportements à risques à proscrire, mais comme pour toutes pathologies. Je pense qu’il n’est nullement nécessaire de faire du catastrophisme avec la propagation du virus Ebola. Mais il faut avoir un œil très attentif à son évolution. Il est impératif de prendre les mesures nécessaires pour limiter les risques de propagation. On peut très bien passer de très bonnes vacances ailleurs qu’au Niger.
Nous avons une grande chance de nos jours, c’est d’avoir des laboratoires dans le monde qui travaillent en permanence à la connaissance de ces maladies particulières. Tous les jours, ils en apprennent beaucoup sur ces virus et bactéries. Tous les jours, ils font des avancées énormes sur la connaissance, sur comment lutter contre. Je reviens au SIDA. Souvenez-vous des progrès considérables qui ont été fait depuis sa découverte !!!
Alors non, n’ayons pas peur de ce virus, la peur est note prie ennemie dans la lutte contre ce virus. Juste après la bêtise humaine. Je reviens à ce point, on n’est pas obligé d’aller au Niger, en Sierra Leone ou au Libéria pour passer de bonnes vacances. Il ne faut pas avoir peur de ce virus, mais il faut rester attentif.
Le risque en Afrique et en Europe est bien différent. D'où la nécessité de garder raison et d'apporter une réponse appropriée à chaque situation.
Egger Ph.