De Rechthalten (Dirlaret) & Sankt Ursen (St-Ours), Canton de Fribourg (en Nuitonie), Suisse
mardi 19 août 2014
Des produits chimiques courants nuiraient à la fertilité
Des chercheurs américains ont découvert par hasard que deux produits chimiques d'usage courant entraîneraient un déclin dans la reproduction de leurs souris de laboratoire.
Il s'agit du chlorure de benzalkonium (également appelé chlorure d'alkyldiméthylbenzylammonium et abrégé ADBAC) et du chlorure de didécyldiméthylammonium (DDAC), fréquemment utilisés en raison de leurs propriétés antimicrobiennes et antistatiques, ainsi que pour leur capacité à réduire la surface de tension entre deux liquides ou entre un liquide et un solide.
Ils sont considérés comme sûrs,mais personne n'a fait de recherches scientifiques rigoureuses pour le confirmer
USAGE
Depuis les années 1950 et 1960, on retrouve l'ADBAC et le DDAC dans des nettoyants commerciaux et domestiques, dans des désinfectants (pour les mains et autres), dans des cosmétiques, dans des assouplissants liquides et dans les feuilles assouplissantes qu'on place dans un sèche-linge.
Des tests de toxicité, menés par leurs fabricants, ont été réalisés depuis les années 1950 et 1960, mais les résultats de ces tests n'ont jamais été rendus publics, selon les auteurs de cette étude, publiée dans la revue Reproductive Toxicology. "Ils sont considérés comme sûrs, mais personne n'a fait de recherches scientifiques rigoureuses pour le confirmer", commente Terry Hrubec, principal auteure de l'étude, dans un communiqué de l'université Virginia Tech.
SOURIS
Comment son équipe a t-elle découvert par hasard les effets du ADBCA et du DDAC sur la reproduction des souris ? Tout commence quand elle constate que certaines souris de laboratoire semblent soudainement moins fertiles : elles mettent plus de temps à devenir enceintes et accouchent d'un moins grand nombre de petits.
Par la suite, les chercheurs font un rapprochement avec le fait que certains employés se désinfectent systématiquement les mains avec des produits contenant de l'ADBAC ou du DDAC avant de manipuler les animaux.
Selon leurs résultats, 40% des femelles exposées à l'ADBAC ou au DDAC sont mortes pendant leur grossesse ou au moment de mettre bas.
Sont-ils nocifs pour les humains ? Nous l'ignorons
HUMAINS
"Il est probable que tout le monde ait ces deux produits chimiques chez soi", déclare Terry Hrubec. "Sont-ils nocifs pour les humains ? Nous l'ignorons", ajoute t-elle.
D'autres recherches seront donc nécessaires. Une étude épidémiologique menée auprès de femmes fréquemment exposées à des désinfectants, comme les employées d'hôpitaux ou de restaurants, pourrait notamment déterminer si elles mettent plus de temps à concevoir, selon la chercheuse.
"Si des produits chimiques de synthèse sont toxiques pour les humains, ils pourraient contribuer à la baisse de la fécondité humaine depuis des décennies, et au recours accru à la procréation médicalement assistée, comme la fécondation in vitro", conclut Terry Hrubec.Des chercheurs américains ont découvert par hasard que deux produits chimiques d'usage courant entraîneraient un déclin dans la reproduction de leurs souris de laboratoire.