Près de 6% des vaches, qui sont abattues chaque année en Suisse, portent un veau en elles depuis au moins cinq mois. C'est ce qui ressort d'une étude de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV).
Hansuli Huber, directeur de la Protection suisse des animaux, est scandalisé: «Les veaux étouffent doucement dans l'utérus de leur mère.» Il pense que la mort des petits est extrêmement douloureuse. «Amener des vaches portantes à l'abattoir est inhumain.» Interrogé par le magazine alémanique «Saldo», il s'indigne sur le fait qu'il n'existe aucune loi en Suisse qui interdit d'abattre les vaches portantes.
Contacté, l'OSAV ne compte pas mettre en place une réglementation du genre. La porte-parole Sabina Helfer concède que la pratique est problématique tant au niveau moral qu'éthique. Elle estime cependant que c'est aux paysans de régler ce problème.
L'Union suisse des paysans (USP) condamne elle aussi l'abattage de vaches portantes. Malgré cela, l'USP défend les paysans: «Souvent, ils ne savent pas qu'une vache est en gestation», affirme la porte-parole Sandra Helfenstein.
Nicole Di Natale