Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

dimanche 21 décembre 2014

AVS : la manipulation de l’espérance de vie


C’est un argument qu’on nous martèle, et dont personne ou presque ne peut se permettre de contester la pertinence ni la véracité. En pleine réforme perpétuelle de l'AVS, on nous sort les courbes d’espérance de vie pour nous expliquer que nous vivons de plus en plus longtemps et qu’il convient donc de travailler de plus en plus tard. Cela semble une évidence mais n’est ce pas justement trop évident ?

De nombreux acteurs se gargarisent de l’augmentation de l’espérance de vie dans nos pays développés, justifiant de fait le modèle de société à très grande consommation. Ainsi vous entendrez toujours un industriel de l’agroalimentaire, celui qui vous met du cheval malade roumain à la place de bœuf ou qui va vous remplir le caddy de produits aux graisses saturés, contenant un maximum de sucre, de sel, d’huile de palme et de produits chimiques, vous affirmer que cette alimentation industrielle est plus saine que l’alimentation naturelle d’antan.

Non seulement nous ne vivons pas plus vieux qu’autrefois, mais nous sommes de plus en plus malades

Il est exact que la mortalité infantile, en bas âge et en couche, a fortement diminué grâce à l’hygiène.

l’amélioration de l’espérance de vie, ne reposent que sur des mensonges et la manipulation frauduleuse des chiffres. Si notre médecine chimique était tellement performante, il y aurait de moins en moins de malades alors qu’il y en a de plus en plus.


Statistiques et Espérance de Vie : manipulation des chiffres



•Les statistiques, c’est comme le bikini : ce qu’elles révèlent est suggestif et ce qu’elles cachent est essentiel. (Aaron Levenstein)

•Le loto, c’est un impôt sur les gens qui ne comprennent pas les statistiques. 

•30% des accidents de la route sont dus à l’alcool, mais 70% c’est quand on a rien bu ! Alors qu’est-ce qui est le plus dangereux ?


Comment calcule-t-on les 80.51 ans d’espérance de vie à la naissance des hommes en Suisse  ?

Jusqu’ici, je pensais qu’on faisait la moyenne des âges des décès et qu’on obtenait donc une mesure « retardée » d’environ 80 ans, corrigée en tenant compte de la tendance : le Suisse gagnant 1 an d’espérance de vie tous les 8 ans, on aurait pu ajouter environ 10 ans à l’âge moyen des gens décédés en 2013 pour obtenir l’espérance de vie à la naissance en 2014.

En fait, c’est calculé plus subtilement : on considère une population fictive née en 2014, qui aurait chaque année de leur vie future une probabilité de mourir correspondant à celle constatée en 2014 pour cette tranche d’âge. Autrement dit, on extrapole dans le futur la distribution actuelle des décès en fonction de l’âge. Ainsi, la mortalité infantile qui ne va que peu varier l’an prochain sera parfaitement prise en compte, alors que le destin des quelques personnes extrêmement âgées n’influence effectivement l’espérance de vie qu’avec plus d’un siècle de retard.


1ère manipulation : ne pas parler d’espérance de vie à la naissance

Le débat sur les retraites touche actuellement les gens âgés entre 30 et 60 ans. Or l’espérance de vie donnée dans les médias est celles des nouveaux nés en 2013(1). Demander aux personnes actuellement sur le marché de travailler jusqu’à 67 ans sous prétexte qu’ils vont vivre jusqu’à 77 ou 85 ans en moyenne est donc un mensonge.

Si on considère une personne qui a 50 ans aujourd’hui, son espérance de vie, si c’est un homme, est bien de 66 ans. Il appréciera le report de son départ…


2ème manipulation : ne pas parler du taux de mortalité infantile

C’est une des plus grosse arnaque de notre temps. Croire que l’allongement de l’espérance de vie est uniquement dû à l’allongement de la vie des adultes. Or même avec une espérance de vie de 30 ans, les périodes antérieures nous ont bien montré que de nombreux adultes vivaient aussi vieux que notre troisième et quatrième âge actuel. Que s’est-il donc passé ? Et bien tout simplement la médecine et l’hygiène ont permis de juguler le taux de mortalité infantile. Une simple recherche dans les archives paroissiales ou communales vous fera découvrir le nombre impressionnant d’enfants morts dans la première année aux XVII et XVIII siècles. Si de nombreux enfants mourraient avant 5 ans, l’espérance de vie était autant impactée, alors que ceux devenus adultes pouvaient vivre relativement vieux.

Il y a 60 ans le taux de mortalité avant 5 ans était de 29/1000. Il est passé à 4/1000 soit une baisse de 86% environ. Ce taux de mortalité a fait augmenter l’espérance de vie de manière mathématique, pourtant, les adultes n’ont pas vu pour autant leur vie allonger d’autant réellement.


3ème manipulation : occulter l’espérance de vie « en bonne santé »

L’Espérance de vie sans incapacité » (EVSI) désigne une vie sans limitations des fonctions essentielles telles que les aptitudes à se déplacer, se nourrir, se vêtir. Une absence de dépendance majeure en somme. Le dossier consacré à ce sujet dans le magazine Science et Vie de juin 2013 se révèle particulièrement alarmant. Aujourd’hui, la mesure de l’évolution de la part de la vie que l’on peut espérer passer en bonne santé affiche une forte baisse. Ainsi, elle est de 74% pour une femme qui naît aujourd’hui alors qu’elle était de 77% en 2004. Ainsi, elle pourrait passer 22 ans de sa vie avec des incapacités contre 15 ans et demi si elle était née en 2004. Plus la vie s’allonge, plus elle se passe en mauvaise santé. Un phénomène non anticipé, qui remet bien des choses en cause et dont on ne parle pas trop au risque de fâcher (2) .


Idées reçues

Je lis souvent que l'espérance de vie de nos ancêtres était extrêmement faible. C'est l'explication qui est donnée pour expliquer que le cancer n'existait pratiquement pas dans l'antiquité, par exemple. 

L'idée généralement admise est que longtemps, l'espérance de vie a tourné vers les 30 ans, ce qui est vrai si l'on considère l'espérance de vie à la naissance.
 
Mais la plupart des gens en concluent que l'on dépassait rarement cet âge en ces temps obscurs, ce qui est faux.

Les anciens grecs appelaient acmè l'âge auquel un adulte se trouvait en pleine force de l'âge. Or cet acmè correspondait à la période comprise entre la 10ème et la 11ème olympiade de la personne, soit autour de 40 ans : un adulte de 40 ans était considéré comme jeune, à l'époque.
 
Voici les dates de naissance et de décès de quelques personnages antiques, que je prends au hasard parmis les plus connus : 
 
Thalès de Millet (640-560 av. JC) : 80 ans.
 Platon (427-347) : 80 ans.
 Aristote (384-322) : 62 ans.
 Pythagore : (580-490) : 90 ans.
 Pericles (495?-429) : 66 ans.
 Thucydide (460-395) : 65 ans.
 Herodote (484-425) : 59 ans.
 Aristophane (vers 450-386) : environ 64 ans.
 Euripide (vers 480-406) : environ 74 ans.
 Eschyle (vers 525-456) : environ 71 ans.
 Anaxagore (500-428) : 72 ans.

 
On a là une chronologie plus exhaustive :


Vous m'objecterez, je le sens bien, deux choses au moins : 
 
1) On a affaire à des aristocrates, avec des conditions de vie très différentes du reste de la population.
2) La liste, pour importante soit-elle, ne représente que quelques dizaines de cas : trop peu pour une statistique.

Je répondrai ceci : 
 
1) Pour aristrocratiques qu'ils fussent, ils ne disposaient pas de la vaccination, ni d’hôpitaux près de chez eux, ni de la médecine moderne, pas même des conditions d'hygiène en vigueur dans la classe moyenne actuelle. Pourtant, leur âge de décès est le plus souvent comparable au nôtre. 
 
2) Pour un travail plus complet, voir celui-ci qui, s'il s'intéresse à une époque plus récente (1740-1749), n'en explique pas moins comment l'idée reçue a pu se propager. On y voit qu'une portion très significative des adultes atteignait les 70 ans dans la population, avant même le début de la révolution industrielle.


Il semble donc erroné de considérer que la rareté des cancers avant le 20ème siècle soit dû à l'espérance de vie très faible : les vieillards étaient plus rares qu'aujourd'hui, mais loin de représenter une fraction négligeable de la population. 

De plus, comment expliquer alors cette statistique plus récente sur le cancer des jeunes (si certains d'entre vous ont accès aux études citées pour les vérifier...) : 
 
La source est de type alternatif, mais cite beaucoup d'autres sources qui elles, sont parfaitement sérieuses : 


"Au cours de leur existence, 50% des français et 33% des françaises seront confrontés au cancer. 

Chez la population générale, entre 1970 et 1990, les cancers des poumons ont augmenté de 110 %, ceux des bronches de 75 %, des ovaires de 94 % et du sein de 43 %. 
 
On nous répète qu’il faut relativiser cette progression par l’allongement de la durée de la vie (autrefois on mourrait avant que le cancer ne se déclare). Or, d’apres le Quotidien du medecin (supplement decembre 1983) et l’étude du CREDES (1991) qui mène des enquêtes décennales sur un échantillon de 20 000 personnes pour l'ensemble des cancers, la mortalité a progressé de 137% chez les jeunes, contre +65% chez les personnes âgées. L'accroissement de la population âgée n’explique donc pas à lui seul l'effrayant développement des cancers. 
 
Pour la tranche d’âge 0-24 ans, certains cancers ont augmenté de manière explosive en 20 ans : 

 leucémie +16%
 lymphomes +57%
 cerveau  +83%
 glandes endocrines +165%
 tissous mous +536%
 foie et voies biliaires +2200%" 

Baisse de l'espérance de vie active (en bonne santé) en Europe

L'espérance de vie sans incapacité (EVSI) indique combien de temps on peut espérer vivre sans incapacités et donc sans être affecté de maladies chroniques réduisant notablement l'autonomie des personnes dans leurs activités quotidiennes,. Elle est calculée annuellement pour tous les pays de l'Union européenne depuis 2005.

Celle des hommes est passée de 62,7 ans à 61,9 ans entre 2008 et 2010, et de 64,6 ans à 63,5 ans pour les femmes, relève l'Institut National pour les Etudes Démographiques. Ainsi, en 2010, les hommes pouvaient espérer vivre en bonne santé 79,1% de leur espérance de vie totale (contre 80,6% en 2008) et les femmes 74,4% (contre 76,1%).

L'espérance de vie en bonne santé recule donc depuis 2006 !

l'un des résultats paradoxaux des progrès de la médecine est d'augmenter la durée de vie totale plus rapidement que la durée de vie en bonne santé. Ce qui provoque, mécaniquement, une augmentation du nombre de personnes âgées qui souffrent d'incapacité ou de maladies chroniques. Cette situation réduit sensiblement l'intérêt de vivre plus longtemps. Et elle fait exploser le coût des soins nécessaires pour une population vieillissante. 

Ainsi, en Europe, l'espérance de vie à 65 ans en 2011 était de 18 ans pour les hommes et de 21,4 ans pour les femmes. Soit un âge de décès moyen de 83 ans pour les hommes et de 86,9 ans pour les femmes. Un gain de 1,3 an pour les hommes et de 1,2 an pour les femmes par rapport à 2005. 

Les années de vie sans limitation d'activité à 65 ans, elles, sont restées pratiquement stables sur la même période (2005-2011): 8,8 ans pour les hommes (+0,2 an), 8,6 ans pour les femmes (-0,2 an). D'où une augmentation de la durée de vie avec une limitation d'activité (+1,1 an pour les hommes, +1,4 an pour les femmes).

Les résultats sont encore plus mauvais pour l'espérance de vie sans maladie chronique qui, elle, a nettement diminué entre 2005 et 2010 avant une augmentation en 2011. Au final, entre 2005 et 2011, l'Union européenne enregistre une stabilité: 7,2 ans pour les hommes, 8 ans pour les femmes. Là encore, la durée de vie avec maladie chronique augmente. Elle est égale à l'augmentation de la durée de vie (1,3 an pour les hommes, 1,2 an pour les femmes). 

Paradoxalement, ces chiffres ne sont pas cohérents avec une autre mesure, celle de l'espérance de vie en bonne santé perçue qui, elle, augmente de 1,5 an pour les hommes et de 1,6 an pour les femmes. Soit plus que l'accroissement de la durée de vie. Doit-on en conclure qu'il existe un problème de définition (incapacité, maladie chronique), que certaines maladies ne sont pas considérées comme telles par les personnes qui en souffrent ou qu'elles affectent la prise de conscience de l'état physique (maladie d'Alzheimer)?

L'Union européenne interprète la contraction des résultats par une meilleure prise en charge des problèmes de santé. Ainsi, maladie et incapacité affecteraient moins la qualité de vie perçue. Par ailleurs, les personnes âgées, mieux informées, pourrait signaler davantage leurs problèmes chroniques de santé qu'auparavant.


En conclusion

Ces manipulations visent surtout à ne pas remettre en cause le mode de société dans lequel nous nous trouvons et le mythe du progrès constant linéaire, inéluctable et universel Le rôle de la filière médicale (improprement appelée « santé ») est de dépenser des sommes folles pour maintenir en vie coûte que coûte des êtres isolés (madame vivra 10 ans minimum sans son mari) dans des établissements où la retraite paye intégralement les mensualités (si on peut y ajouter la vente du capital) et permet ainsi à certains secteurs d’être florissants. Quand cette tromperie est utilisée comme argument pour reporter l’âge de la retraite il convient de la dénoncer avec plus de force.


Notes :

1. L'espérance de vie à la naissance indique le nombre d'années qu'un nouveau-né devrait vivre si les règles générales de mortalité au moment de sa naissance devaient rester les mêmes tout au long de sa vie. (source, Banque Mondiale)




Egger Ph.