Sept projets de nouvel hymne national sont retenus par le jury du concours organisé par la Société suisse d'utilité publique. Le public les départagera en votant sur Internet au printemps prochain et lors d'une finale qui sera télévisée.
Le jury, composé de 18 musicologues et écrivains, a choisi les sept oeuvres parmi 208 propositions. «Nous sommes heureux que le public ait un vrai choix parmi plusieurs hymnes», a déclaré Jean-Daniel Gerber, président de la Société suisse d'utilité publique (SSUP), cité jeudi dans un communiqué.
Des sept finalistes, trois ont conservé la mélodie actuelle de l'ecclésiastique Alberik Zwyssig et deux l'ont légèrement adaptée. Les deux derniers sont, quant à eux, partis d'une partition toute blanche.
Tous reprennent le préambule de la Constitution fédérale, et font ainsi référence à la démocratie, la diversité, la liberté, la paix et la solidarité. L'anonymat des auteurs est préservé jusqu'au résultat afin de garantir l'équité.
Ces sept propositions seront, dans les prochaines semaines, traduites dans les quatre langues nationales et leur interprétation par un choeur interrégional sera postée sur le web. D'ici à mai 2015, la population choisira trois finalistes, détaille la SSUP.
Finale télévisée
Ceux-ci feront encore l'objet de votes sur internet entre juin et septembre, ou par sms durant la finale le 12 septembre 2015. L'événement sera retransmis en direct à la télévision publique alémanique SRF1.
On ignore en revanche s'il sera diffusé sur la chaîne romande. Contactée par l'ats, la RTS n'est pas encore en mesure de se prononcer. Le projet désigné vainqueur sera soumis au gouvernement et au parlement qui auront le dernier mot.
Depuis 1961
La SSUP souhaite, par ce concours, adapter l'hymne national à l'ère contemporaine, sachant que le cantique actuel a plus de 50 ans. En 1961, suite à une décision provisoire du Conseil fédéral, il succède à «Ô monts indépendants», dont la mélodie est identique à celle de l'hymne britannique, ce qui entraîne des méprises embarrassantes.
Le gouvernement confirme son choix en 1965, toujours assorti du caractère provisoire. Six cantons refusent le morceau, et sept autres demandent une prolongation du temps d'essai. Il faut patienter jusqu'en 1981, pour que le Conseil fédéral reconnaisse le cantique suisse définitivement.
De nombreuses alternatives ont été proposées au fil des années. Sans succès.
Les subventions de la SSUP sont-elles légitimes ? Elle qui dilapide cet argent pour un nouvel hymne national alors que nous en avons déjà un. A quoi sert la SSUP ? Ne devrait-elle pas s'employer à utiliser cette manne publique pour des causes vraiment utiles ?
Egger Ph.