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vendredi 23 janvier 2015

Super Mario vole au secours de la croissance Européenne : le début de la fin ?


Ce programme de rachats d'actifs a été pris «à une large majorité, mais pas à l'unanimité» du conseil des gouverneurs de la BCE, a précisé Mario Draghi. (photo: AFP) 


En quoi vont consister les rachats massifs de dettes?

La BCE a décidé de «lancer un programme élargi de rachats d'actifs» publics et privés, a annoncé Mario Draghi, ce jeudi, lors de sa conférence de presse, à Francfort.

Ces rachats d'actifs seront échelonnés à raison de 60 milliards d'euros par mois, à partir de mars 2015. Dans le détail, ce programme sera mené de manière sûre «jusqu'à fin septembre 2016» et «en tout état de cause jusqu'à ce que nous voyions un ajustement pérenne dans la trajectoire de l'inflation, conformément à notre objectif d'atteindre un taux d'inflation inférieur mais proche de 2%», a expliqué le président de la BCE. En tout, cela fait donc au moins 1 140 milliards d'euros sur 19 mois.

Ce rachat de dettes s'appelle du «quantitative easing» ou «QE».

Qu'est-ce que le «quantitative easing» (QE)?

Le «quantitative easing» (QE) ou assouplissement quantitatif, c'est en fait la version moderne de «la planche à billets». Déjà utilisé par la Banque centrale du Japon et la Fed américaine, le «QE» consiste à injecter des liquidités pour peser sur les taux d'intérêt, afin de relancer l'activité économique par le biais du crédit, et faire remonter les prix.

En d'autres termes, la BCE va racheter sur les marchés des dettes souveraines. En échange de ces achats, elle crée de la monnaie qu'elle injecte dans les circuits financiers. D'habitude pour sa politique monétaire, la BCE utilise, comme principal outil, le taux d'intérêt auquel elle accorde des prêts aux banques. Ce taux détermine celui des crédits auxquels souscrivent les ménages et les entreprises de la zone euro.

Qui s'occupera de ces rachats de dette?

La grande majorité de ces rachats seront mis en œuvre par les banques centrales nationales des 19 pays de la zone euro (dont la BCL au Luxembourg), et seuls 20% des titres achetés seront soumis à un partage des risques, c'est-à-dire que les pertes éventuelles qui en découleront seront assumées in fine par tous les contribuables de la zone euro. Pour les 80% restants, chaque banque centrale nationale achètera des titres de son pays et en supportera les risques.

Le plan de la BCE ne suffira pas, estime Lagarde

«Je ne pense pas que ce soit suffisant pour relancer l'activité européenne et la croissance exclusivement», a dit la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) sur France 2.

L'ancienne ministre française de l'Economie a insisté sur la nécessité pour les pays de la zone euro, dont la France, de s'engager résolument sur la voie des réformes. «Ça commence, il faut y aller!», a-t-elle déclaré à propos de la France.

La dirigeante du FMI a souligné en outre «un risque sérieux» en Europe «de très faible inflation voire de déflation».

Note salée pour des communes françaises

Pour quelque 1300 collectivités françaises qui avaient contracté des emprunts dit toxiques auprès de la banque Dexia, la note, déjà conséquente, risque de devenir particulièrement salée en raison de la flambée du franc suisse sur lequel ces emprunts étaient indexés.

«Avec un taux d'intérêt passé d'un coup de 13,7% à près de 26%, ce sont 700'000 euros d'annuité d'emprunt que nous devrions rembourser jusqu'en 2038», s'alarme Gérard Gicquel, maire d'Elven, dans le Morbihan.

Pour cette commune de 5600 habitants qui avait contracté, en 2008, un prêt de 3 millions d'euros, la décision de la Banque nationale suisse (BNS) d'abandonner son taux plancher de conversion à 1,20 euro pour un franc prend des allures de catastrophe.

«Quand on fait la somme des annuités d'emprunt, des baisses de dotation de l'État, des charges supplémentaires comme les rythmes scolaires, on dépasse largement notre capacité d'auto-financement. Tout concourt à nous mettre la tête sous l'eau et à ce qu'on soit mis sous tutelle», constate, amer, Gérard Gicquel.

Importance nationale

A la tête, depuis mars, d'une commune déjà très endettée - plus de 2500 euros par habitant - l'édile multiplie les interventions auprès des politiques, des associations d'élus, des médias pour que l'État réagisse. «C'est une affaire d'importance nationale», renchérit Serge Brosolo, adjoint aux finances de Quiberon, autre commune morbihannaise dans la tourmente.

«Avec un taux d'intérêt qui atteint aujourd'hui 29%, c'est comme si on avait emprunté des dizaines de millions d'euros et non 2,8 millions. On est à 6 fois le taux de l'usure, ce n'est juste pas possible», s'insurge l'élu.

Pour lui, le fonds de soutien de 1,5 milliard d'euros mis en place par les pouvoirs publics pour aider les collectivités à sortir de la nasse des emprunts toxiques «n'a plus aucune utilité» ses moyens ne permettant plus de faire face aux besoins depuis l'envolée du franc suisse.

D'autant que les «pénalités de sortie» négociées par les communes avec ce fonds pour sortir de ces emprunts explosent elles aussi: de 6 millions à 13 millions d'euros pour Quiberon, par exemple.

Escroquerie dénoncée

«La seule voie qui nous reste est la voie contentieuse», assène M. Brosolo. C'est celle qu'a également choisi Auguste Louapre, nouveau maire de Bruz, commune de 18'000 habitants en périphérie de Rennes.

Comme son collègue de Quiberon, il déplore que l'État n'ait pas apporté de réponse suffisante aux «manoeuvres qui frôlent l'escroquerie» de Dexia, dont l'héritière est la Société de financement local (Sfil) contrôlée à 75% par l'État.

A Bruz, le taux d'intérêt des 4 millions empruntés en 2007 atteint aujourd'hui 27,50%. «Avec un tel niveau, l'endettement de la commune, aujourd'hui de 19 millions d'euros, va doubler», assure le maire.

«C'est simple, on ne peut pas payer. Si nous étions une entreprise, nous serions en cessation de paiement. Il faut qu'on nous aide, qu'on se batte pour trouver des pistes de sortie», dit M. Louarpe, trésorier de l'association Acteurs publics contre les emprunts toxiques (Apcet).

Record à Laval

Confrontée non à un emprunt mais à un produit de couverture de taux «très toxique», la ville de Laval atteint sans doute un record avec un taux d'intérêt qui a grimpé à 50% pour une parité euro franc à 1/1. «Alors qu'il nous reste 10 ans à rembourser, avec un encours de 10 milliards d'euros, les annuités seraient de 5 millions d'euros», explique l'adjoint aux Finances, Philippe Habault.

Une situation «très pénalisante», selon l'élu, qui espère que le tribunal de Nanterre tranchera en faveur de la ville dans la procédure engagée contre Dexia. Selon M. Louarpe, 1300 collectivités seraient aujourd'hui concernées dans toute la France, dont une centaine de «cas graves».

Parmi les victimes, on trouve notamment Chambéry, Clermont-Ferrand ou encore la Métropole de Lyon qui, le 1er janvier, a non seulement récupéré les prérogatives du conseil général du Rhône mais aussi une partie de ses emprunts toxiques.


Volailles Importation de Perly veut baisser le salaire de ses frontaliers

«Nous vous invitons à ne prendre aucune décision hâtive d’investissement.» Le 15 janvier, Volailles Importation a mis en garde ses collaborateurs frontaliers: «Nous nous réserverons le droit, dès que la situation de l’euro/CHF sera stabilisée (...), de diminuer les salaires au prorata de la différence entre le taux plancher et le nouveau taux.»

Bref, si la parité persistait entre les monnaies, la direction, injoignable, voudrait raboter de 17% la paie des frontaliers. Argument: leur pouvoir d’achat a crû «sans aucune contre-prestation». Le hic? Le procédé, discriminatoire, est illégal, observent le syndicat Unia et la Fédération des entreprises romandes (FER). 

Le grossiste dit redouter le tourisme d’achat et «une pression énorme de nos clients suisses pour baisser les prix». Unia exige des chiffres clairs et des négociations. «Les baisses ciblées sont exclues, mais rien n’empêche de licencier et réengager à d’autres conditions, note Ibrahim Diallo. Que cette maison prouve qu’elle court un péril. Elle n’exporte pas, au contraire de l’industrie, vraiment menacée.» 

Blaise Matthey, chef de la FER, souligne l’existence d’un vrai problème, insoluble pour l’heure. «La discrimination liée au domicile, interdite, existe de facto dans l’autre sens: les employés vivant en Suisse n’ont pas été augmentés.» Il insiste sur la nécessité de trouver une solution et propose d’indexer les paies au pouvoir d’achat des salariés. «Il faudrait pour cela modifier les accords de libre-circulation.»