Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 25 février 2015

Kalachi, le village frappé par une épidémie de sommeil


Une épidémie de sommeil, jusque-là inexplicable, s'est abattue sur un petit village du Kazakhstan. Habitants et voyageurs de tous âges s'y endorment brutalement et ne se réveillent qu'au bout de plusieurs jours.

C'est un mal étrange qui ronge ce petit village du Kazakhstan de 582 habitants. Depuis 2010, une centaine de personnes y ont subitement perdu connaissance avant de se réveiller au bout de plusieurs jours dans un lit d'hôpital. Selon le Siberian Times, le phénomène s'est sensiblement accru depuis mars 2013. Ces endormissements surviennent par vagues, et ne touchent souvent qu'une seule personne au sein d'un foyer. "J’étais en train de traire mes vaches comme d’habitude, tôt le matin, et je me suis endormie", rapporte ainsi Marina Felk, une agricultrice de 50 ans, qui s'est réveillée après deux jours et deux nuits plongée dans un profond sommeil.

Les habitants du village ne sont pas les seuls à avoir été touchés par l'étrange phénomène. "C’est comme si quelqu’un avait appuyé sur l’interrupteur pour m’éteindre", raconte Alexey Gom, 30 ans qui était venu passer le week-end chez sa belle-mère. "Je me suis réveillé à l’hôpital, ma femme et ma belle-mère à mon chevet. On n’a rien trouvé d’anormal dans mes examens".

Depuis que cette vague de sommeil s'abat sur la ville, la ville de Kalachi a été surnommée "Sleepy Hollow".

Les habitants victimes d'hallucinations 

Le phénomène pourrait paraître seulement étrange, mais l'impact qu'il a sur la population est bien plus effrayant. Les victimes de l'épidémie décrivent toutes "un trou noir" durant le sommeil. Mais de retour à la réalité, les personnes âgées et les enfants deviennent tous sujets à des hallucinations, rapporte Le Monde. C'est ce qui a poussé Vera Kolesnichenko, 31 ans, à quitter le village. Comme beaucoup d'autres enfants, sa petite fille de 4 ans, Margarita, a vu des choses effrayantes. "Elle me regardait en pleurant: 'Maman, tu as trois yeux!', et puis elle regardait par-dessus mon épaule et disait: 'Il y a quelque chose qui rampe sur le radiateur'", raconte Vera.

Face à ces témoignages, des scientifiques ont investi Kalachi pour tenter d'en percer le secret. Les examens effectués sur les victimes de cette vague d'endormissement n'ont rien révélé mais le fort taux de radon présent dans la ville fantôme de Krasnogorsk, qui jouxte le village, pourrait bien être à l'origine de ces maux. Ce gaz cancérigène issu de l'uranium est présent en grande quantité dans la mine de Krasnogorsk, laissée à l'abandon. Après avoir étudié des échantillons envoyés par les habitants, l’université de Tomsk en Russie a conclu que "les troubles sont causés par l’évaporation du gaz contenu dans la mine".

Le diagnostic fait débat

Pourtant, le directeur du Centre national de sécurité nucléaire, Sergei Lukashenko, assure que "cela n’a rien à voir avec le radon". Un anesthésiste ayant soigné des victimes de cette épidémie a également réagi. S'il se montre moins catégorique, il admet que "quand on utilise des gaz proches du radon sur des patients, ils se réveillent au maximum une heure après l’opération. Là, on est face à des gens qui dorment entre deux et six jours". Un ancien travailleur de la mine de Krasnogorsk a également déclaré au Siberian Times que lorsqu'il y descendait, "la concentration en radon était très élevée et personne ne s’endormait".

Par précaution, des habitants ont déjà été déplacés. Mais l'opération est délicate, certains refusant de quitter la ville. Comme Marina Felk: "J’ai tout ce qu’il me faut ici. Ma maison, mes trois vaches. Je n’ai pas peur de m’endormir", assure l'agricultrice. La ville prévoit de reloger les familles avec enfants courant de mai. Selon un sondage indiqué par le site Interfax, 58% des habitants seulement se disent prêts à déménager.

Johanne-Eva Desvages