Dessin d'Alex du 29 avril 2014
Avaler des boissons énergétiques n'est d'aucun secours pour être plus performant lors des examens. Des chercheurs de l'Université de Fribourg ont constaté qu'elles surchargeaient le cœur sans améliorer la performance cognitive.
Un groupe de recherche du Département de médecine, dirigé par le professeur Jean-Pierre Montani, a étudié l'impact de la consommation de Red Bull (une canette de 355 ml) sur la réponse cardiovasculaire et la performance cognitive de plusieurs sujets soumis à un stress mental. Ces résultats ont été comparés à ceux obtenus par les mêmes testeurs, priés cette fois d'ingérer un volume équivalent d'eau.
Verdict: la pression artérielle systolique des sujets – qui devaient accomplir un test arithmétique de 5 minutes consistant à soustraire rapidement les chiffres 6 ou 7 d'un nombre à trois chiffres – a augmenté deux fois plus après la consommation de Red Bull. Conjuguée au stress, la consommation de boisson énergétique a également provoqué une augmentation de la fréquence cardiaque (+ 20 battements par minute) deux fois plus grande que lors de la prise d'eau. Les chercheurs ont aussi relevé un pic de pression et de tachycardie au début du stress mental, relate l'Université de Fribourg dans un communiqué. Tous ces facteurs sollicitent fortement le cœur.
Une stimulation qui ne conduit par ailleurs a aucune amélioration de la fonction cognitive: avec le Red Bull, le nombre d'erreurs au test arithmétique a été semblable à celui observé après la prise d'eau. «Sans toutefois être statistiquement significative, la prise de Red Bull s'accompagne même d'une tendance à une plus grande perception du stress lors du calcul mental», écrit l'Université.
Conclusion: la consommation de boissons énergétiques pour améliorer les résultats d'un test arithmétique ou pour mieux gérer le stress mental est discutable. En outre, la combinaison d'un stress mental et d'une boisson énergétique soumet le cœur à une surcharge accrue qui pourrait être nocive en cas de maladie cardiaque sous-jacente, conclut l'étude.
L'étude a été publiée sur le site de l'American Journal of Cardiology.