Une année 2014 de bonne facture mais de grands défis à venir. Voici en substance le message adressé par l’Union fribourgeoise du tourisme (UFT) lors de son assemblée générale. Alors que le nombre de nuitées s’est maintenu en 2014 dans les chiffres de l’exercice précédent, Fribourg Région prépare déjà 2016.
Le Top 12 des lieux les plus visités dans le canton de Fribourg en 2014 est à découvrir en images dans cet article.
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Les 12 lieux les plus visités dans le canton de Fribourg en 2014
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Après une année 2013 record, le tourisme fribourgeois boucle sur un exercice 2014 stable a-t-on appris mercredi après midi à Semsales lors de la 90e assemblée générale de l’Union fribourgeoise du tourisme (UFT). Les nuitées globales ont diminué de 0,9% à 1,8 million. Dès 2016, une augmentation de la taxe cantonale de séjour sera introduite.
Fréquentation
Les nuitées enregistrées dans le canton de Fribourg en 2014 restent stables par rapport à l’exercice précédent. Une légère baisse globale de 0,9% est enregistrée, pour atteindre 1,8 million de nuitées. «2013 a été une année record», se réjouit Thomas Steiner, directeur de l’UFT. «Nous restons donc sur de bons résultats.» Le secteur hôtelier parvient même à progresser (+1,8%) avec 423'000 nuitées, dont 61% effectuées par des clients suisses. La para-hôtellerie recule par contre de 1,8% (- 4500 nuitées).
Comme l’année passée, la Maison Cailler mène toujours le bal au classement des lieux et musées les plus visités avec 414'000 visiteurs en 2014 (+7,4%), devant le Papiliorama et les Bains de la Gruyère.
Plan 2016-2020
Jugés bons, ces chiffres marquent toutefois un coup d’arrêt dans le développement ininterrompu du tourisme fribourgeois. Soucieux de reprendre la pente ascendante, l’UFT a inscrit plusieurs objectifs à son plan 2016-2020. L’un d’eux consistera à simplifier la structure touristique du canton, notamment en matière de taxe de séjour. «Il existe actuellement 112 instances touristiques et 168 positions tarifaires dans le canton», déplore le directeur de l’UFT.
A l’attention des visiteurs, l’UFT lancera en janvier 2016 un nouveau produit: une carte d’hôte cantonale. «Chaque client qui dormira dans le canton recevra un bracelet avec un numéro», explique Thomas Steiner. «Il lui permettra ensuite d’obtenir des rabais ou des avantages auprès des prestataires touristiques.» Elle permettra également à l’UFT de récolter des statistiques précieuses sur la consommation des visiteurs. Elles enrichiront les bases de données du laboratoire fribourgeois du tourisme, créé au début 2014.
Taxe de séjour
Pour mener à bien ces projets, l’UFT a besoin de moyens financiers supplémentaires. Et elle les aura, grâce à l’augmentation de la taxe cantonale de séjour. Inchangée depuis 2001, elle passera de 70 centimes pour la para-hôtellerie et de 80 centimes pour l’hôtellerie à 1,30 franc dès 2016. Demandée par l’UFT, cette adaptation des tarifs a été entérinée mardi par une ordonnance du Conseil d’Etat fribourgeois, représenté hier par Beat Vonlanthen. Cette taxe s’ajoute aux taxes locales, voire régionales, qui ont cours dans le canton.
«Cette augmentation nous permettra de couvrir entièrement les prestations que nous offrons à nos hôtes», explique Thomas Steiner. «Elle devrait nous permettre de gagner plusieurs centaines de milliers de francs supplémentaires.» Grâce à cette nouvelle manne financière, l’UFT pourra réorienter l’argent qu’elle devait auparavant injecter dans les prestations aux hôtes. «Le budget marketing doit être augmenté pour améliorer notre visibilité», précise le directeur. «La création de la carte d’hôte cantonale est aussi tributaire de cette taxe.»
Comptes
L’exercice 2014 se solde sur un bénéfice de 117'000 francs pour l’UFT, sur un total de charges de 3,5 millions de francs. Qu’en sera-t-il en 2015, lors d’un exercice marqué par le franc fort? Dans son discours à Semsales, Beat Vonlanthen a annoncé une première décision du Conseil d’Etat dans sa lutte contre le franc fort. Avec effet immédiat, les prêts conclus dans le cadre de la nouvelle politique régionale se feront désormais à un taux de 0%, contre 1% auparavant. Ceci pour pousser les acteurs, notamment touristiques, à innover.
De son côté, Thomas Steiner reste optimiste: «A l’échelle globale, le franc fort n’est pas un problème pour le canton de Fribourg. Les étrangers qui ne peuvent plus se rendre dans les zones les plus chères du pays viennent dans le canton de Fribourg.»
Jérémy Rico