A chaque fois que je fais un achat dans un supermarché du canton de Fribourg, je suis sidéré par l’impolitesse des clients qui ne daignent pas desserrer les dents pour répondre aux salutations des caissières qui se donnent un mal de fou pour rester aimables et polies face à la foule d’autistes qui défilent.
Prenez la peine d’observer tous ces sourires coincés quand la caissière leur demande, par exemple, s’ils ont une carte de fidélité. Une rigidité faciale digne du Musée Grévin. Les seules exceptions où la bouche daigne faire des mouvements sont ceux qui passent enfermés dans leur bulle, leur mobile collé à l’oreille, sans aucun regard ou amabilité pour la caissière qu’ils ont pourtant en face d’eux.
Qu’il est loin le temps où l’écolier qui ne saluait pas le curé ou le régent se prenait une punition pour apprendre la politesse. Mais triste constatation, ces autistes se retrouvent aujourd’hui autant parmi les seniors que parmi la jeune génération. N’ont-ils plus conscience qu’ils se trouvent en face d’un être humain et non pas d’un automate à billets?
Les règles du savoir-vivre et de la politesse ont-elles encore cours dans notre région? Permettez-moi d’en douter! Mais pourquoi est-il si difficile à nombre de personnes de dire tout simplement bonjour et de faire preuve de gratitude à ceux qui les servent avec un petit sourire aimable? «La politesse coûte peu et achète tout», disait Montaigne. Qu’on en prenne de la graine!
André Cotting