Spécialiste de la prévention routière, Yves Moser se bat contre les élus de son village pour tenter de sécuriser le chemin de l’école.
Les dangers qui guettent les écoliers, il connaît. Durant six ans, Yves Moser a veillé sur eux dans le cadre de la brigade de prévention routière de la police vaudoise. Depuis neuf ans, ce gendarme livre pourtant une bataille dans son village fribourgeois de Fétigny. Celle de la sécurité sur la route de Brit, qui mène à l’école. Dépourvue de trottoir, la zone est dangereuse, selon le policier, qui a pris la tête d’un mouvement citoyen qui réclame des mesures. Lundi, les frondeurs remettront une pétition à la commune, après avoir déposé un premier texte en 2007. Avec l’ouverture d’un chantier dans le secteur, qui entraîne son défilé de poids lourds, ils se disent très inquiets. «Plusieurs fois, mes enfants ont dû sauter de côté pour éviter des véhicules. On aimerait que la commune prenne ses responsabilités une fois pour toutes!», tonne Yves Moser.
Du côté de l’Exécutif, Jean-Bernard Renevey assure que des dispositions ont été prises depuis le début des travaux: des panneaux signalant la présence d’enfants ont été installés et les écoliers invités à emprunter un autre tronçon pour une partie du chemin. Le syndic rappelle également que la route est réservée aux riverains et que le législatif a refusé de limiter la zone à 30 km/h. Un bureau spécialisé a par ailleurs estimé qu’il n’y avait pas lieu de prendre des mesures particulières, ce que le Canton a confirmé. «Cette route est étroite et a des contours, elle impose à tout conducteur responsable de rouler lentement, ajoute-t-il. Cela a été confirmé par des mesures de vitesse.»
Exemples contestés par les opposants
«Nous leur avons montré, par différents exemples, que cette route pouvait être utilisée par tous sans que cela semble dangereux», relève le syndic. Or selon les opposants, la largeur de la route serait bien inférieure à celle retenue par le bureau spécialisé, ce qui rendrait les croisements périlleux. Ils déplorent aussi que les dernières mesures de vitesse remontent à plus de huit ans. Selon Jean-Bernard Renevey, il n'y avait pas lieu d'en refaire, la zone s'étant très peu densifiée ces dernières années.