Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 2 juillet 2015

La Grèce doit redevenir un pays souverain. Stop à Bruxelles !

La Grèce ne sortira pas totalement de la crise avec Tsípras, mais il a raison de défier la Troïka



Ayons le courage de le dire, SYRIZA est loin de défendre le programme idéal pour remettre la Grèce sur les rails : en matière migratoire par exemple, leurs propositions sont catastrophiques pour l’ensemble de l’Europe (et ne seront pas sans conséquences fâcheuses). Ayons aussi le courage d’affirmer que l’État grec n’est pas exempt de reproches dans la crise qui le touche : trop longtemps, les Grecs ont eu un train de vie inadapté à leurs ressources. Mais soyons aussi honnêtes, Aléxis Tsípras a raison d’organiser un référendum. Le peuple grec veut mettre un coup d’arrêt à la politique eurostéritaire qui n’en finit plus de paupériser sa vieille nation, il doit pouvoir décider par lui-même de son avenir.

L’avocat Jean-Claude Juncker n’est pas le maître des Grecs, ni celui des Français, tout juste est-il celui de François Hollande et son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Il n’a pas de légitimité populaire. La Commission européenne, qui maîtrise l’essentiel de de nos vies, n’a jamais été élue. Il faut le répéter. Médias et politiques, de l’ensemble libéralo-sociétaliste, relaient les idées reçues mensongères de la Commission européenne, telles les paroles d’un nouvel évangile politico-économique.

Le système de la dette profite très largement à la finance spéculative. Le Mécanisme européen de stabilité, dont le siège est au Luxembourg (paradis fiscal et patrie d’origine de monsieur Juncker), pèse 142 milliards d’euros sur les 314 milliards d’euros de la dette grecque totale. Ce « mécanisme » s’occupe de la gestion des prêts aux États de l’Union européenne, et contracte les prêts sur les marchés financiers. Conformément aux desiderata des élites bruxelloises, l’essentiel des prêts contractés servent à sauver les banques privées. Ces prêts n’ont jamais profité aux Grecs et peuvent être considérés comme illégitimes (au sens de la jurisprudence internationale en la matière), il est normal que la Grèce refuse de financer ceux qui l’ont appauvrie !

N’oublions pas, d’ailleurs, que la Grèce avait dû faire des efforts considérables, dans les années 1990, pour remplir les critères de Maastricht, et ainsi pouvoir intégrer la zone euro (augmentation des impôts de 28 à 42 %). Une nouvelle fois, un État a dû se saigner pour rallier la monnaie unique qui est en train de le détruire aujourd’hui. L’euro est devenu une prison pour les nations européennes, en grande partie parce que l’Europe n’a jamais eu, et n’aura jamais, les institutions politiques adéquates pour créer et maintenir une monnaie unique.

Le Mécanisme européen de stabilité qui nous a ôté notre souveraineté budgétaire, pourtant essentielle, n’est qu’une conséquence de l’euro. Conséquence funeste qui nous enferme dans la spirale de la dette. Ce qui arrive aujourd’hui à la Grèce arrivera demain à la France, si nous ne faisons rien pour nous extraire de cette pieuvre totalitaire. L’eurostérité crée la récession qui affaiblit progressivement les États et ne profite qu’à l’hyper-classe nomade aussi à l’aise à New York qu’à Paris ou à Pékin. Il faut immédiatement auditer les dépenses publiques, arrêter de financer les banques et les clandestins (selon les volontés de l’Union européenne) et, en revanche, maintenir pleinement les fonctions régaliennes de l’État mises en danger de mort par leurs folles politiques.

C’est, d’ailleurs, avec le plus grand cynisme que la classe politique, depuis trop longtemps au pouvoir, a commenté le choix souverain de la Grèce. Pour Eric Woerth, ancien ministre du Budget sarkozyste, il est « sidérant » qu’Aléxis Tsípras puisse solliciter l’avis de ses concitoyens par référendum. L’incursion de la démocratie dans le jeu incestueux des élites déconnectées serait donc « sidérante » ? Pas étonnant de la part d’un homme qui a soutenu le passage en force du traité de Lisbonne par Nicolas Sarkozy. Il est temps de dire stop à Bruxelles et d’enfin pouvoir décider par nous-mêmes. La Grèce ne sortira pas totalement de la crise avec Tsípras (pour les raisons évoquées plus haut), mais il a raison de défier la Troïka.

Gabriel Robin