«Cecil», un lion mâle de 13 ans, était un des plus célèbres animaux du parc national Hwange, au Zimbabwe. Il a été retrouvé décapité et dépecé. Selon le «Guardian», il aurait été attiré à l'extérieur du parc à l'aide d'une carcasse d'animal fixée sur un véhicule, avant d'être blessé par une flèche.
Un Zimbabwéen explique au «Telegraph» que son client, le dentiste américain Walter Palmer, avait un permis pour tirer à l'arc à cet endroit: «Nous ne savions pas que ce lion était célèbre.»
Un groupe de quarante personnes aurait participé à la traque, qui a duré quarante heures. Puis le lion a été abattu d'un coup de fusil.
D’après l’ONG de conservation de la nature Zimbabwe Conservation Taskforce, c’est un riche touriste étranger (Walter Palmer) qui se serait offert la tête du plus célèbre lion du parc national de Hwange, pour la somme de 55.000 dollars (environ 50.000 euros), précise la BBC.
Comme l'année dernière lorsque les photos de la jeune Américaine Kendall Jones, posant avec des animaux morts, avaient circulé sur le web, les réactions violentes ne se sont pas fait attendre.
Sur Twitter, les menaces
Espérons que Walter Palmer, qui a «courageusement» tué un magnifique lion, connaisse bientôt le même destin
Let us hope that Walter Palmer,who "bravely" killed a magnificent lion in Zimbabwe with a compound bow and arrows,meets a similar fate soon.
— Steve Proud (@Proudie_Arsenal) 28 Juillet 2015
Walter, t'es un connard sans coeur. Un conseil: évite à tout prix de me croiser.
Je lui tirerais une flèche avant de le traquer, de l'abattre, de lui couper la tête et de le dépecer. Et je dormirais en paix.
La page de partage d'expérience de clients Yelp du cabinet du dentiste, à Bloomington, dans la banlieue de Minneapolis, est inondée de messages sarcastiques sur ses talents de tueur de lion. Les messages sont retirés petit à petit par la plateforme, qui explique que les positions politiques ou les comportements privés de ses clients ne peuvent pas faire l'objet de commentaires sur leurs pages professionnelles.
le cabinet du dentiste Walter Palmer
De son côté, la page Facebook du cabinet a même été fermée, inondée de messages de haine.
Du coup, le cabinet, où Walter Palmer travaille avec plusieurs collègues, a l'air fermé, peut-être par crainte d'une agression.
Enfin, une pétition a déjà réuni 280 000 signatures pour demander au Zimbabwe de ne plus émettre de permis de chasse sur son territoire.
Six lionceaux vont devoir être abattus
Cecil, qui était connu pour sa crinière noire, aurait été tué après une chasse à l'arc. «C’est le plus silencieux, a expliqué Johnny Rodrigues, président de l'ONG, à la BBC. Si vous voulez faire quelque chose d’illégal, vous vous y prenez de cette manière.» Toutefois, les flèches n’auraient pas suffi à tuer le lion, qui a été suivi pendant plus de 40 heures avant d’être abattu par une arme à feu. Les six lionceaux dont Cecil était le père vont maintenant devoir être abattus car le nouveau mâle qui va prendre le pouvoir dans la zone ne les autorisera pas à vivre.
«L'intermédiaire spécialisé dans les permis de chasse et un chasseur ont été inculpés», a indiqué Johnny Rodrigues. Selon des sources proches des autorités du parc, le contrevenant devrait comparaître pour braconnage aux côtés de l’intermédiaire soupçonné d'avoir empoché beaucoup d'argent.
«Une vraie perte pour le tourisme local»
«Qu'un lion aussi emblématique soit tué, c'est une vraie perte pour le tourisme local et une grande source d'anxiété», a commenté Emmanuel Fundira, président de l'association des opérateurs de safaris. «Cecil portait un collier. Cela signifie qu'il avait été choisi à des fins de recherches et d'études. Il était aussi populaire auprès des visiteurs de Hwange qui étaient fascinés par sa crinière noire et voulaient toujours savoir où il était», a-t-il ajouté. «Il n’a jamais embêté personne. C’était l’un des plus beaux animaux que l’on pouvait voir», regrette Johnny Rodrigues.
Les riches amateurs de chasse, majoritairement américains, sont prêts à payer des fortunes pour pister et tuer des buffles, grands félins, ou autres gros gibiers sur les terres africaines, où la chasse au trophée est légale. Ils font appel à des intermédiaires qui leur vendent le permis de tuer tel ou tel animal, les bénéfices servant à entretenir les réserves. La chasse n'est autorisée que dans les réserves privées, pas dans les parcs nationaux comme Hwange, ou le Kruger en Afrique du Sud.
Egger Ph.