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vendredi 14 août 2015

Elizabeth I, la reine illégitime





Qualifiée d’enfant bâtard, Elizabeth I nait en 1533 hors mariage de la relation illégale entre le Roi Henri VIII d’Angleterre et Anne Boleyn, le roi étant marié avec sa femme Catherine d’Aragon, reine d’Espagne.

Face à l’incapacité de la reine Catherine d’Aragon à donner naissance à un héritier mâle, le roi fait le choix de divorcer et de se remarier avec sa maitresse qui devient dès lors reine d’Angleterre. Ce divorce est à l’origine d’un des événements les plus marquants de l’histoire de l’Angleterre. Le Roi, qui jusque là était un soutien sans faille à Rome, demande au pape l’annulation de son mariage afin de pouvoir épouser sa maitresse et légitimer l’enfant. Le refus du pape sonne la séparation du Royaume d’Angleterre avec le catholicisme et la naissance d’une nouvelle religion, l’anglicanisme.

Cependant, le roi ne se suffit pas d’Anne Boleyn qui ne parvient pas à lui donner un héritier mâle. Accusée d’adultère, elle est exécutée. Elizabeth I, déchue, perd le titre de princesse.

La bataille pour l’accession au trône


La réputation sulfureuse de sa mère suit de nombreuses années la jeune Elizabeth, l’éloignant de la succession au trône d’Henri VIII. Cependant elle reste très proche de son demi-frère Edouard VI, futur prétendant au trône.

A la mort d’Henri VIII en 1547, Edouard monte sur le trône mais meurt rapidement d’une malade infantile. Se pose alors la question de l’héritière de la couronne. En effet, il ne reste plus que des femmes susceptibles de régner : Marie fille de Catherine d’Aragon, Elizabeth I fille d’Anne Boylen et la cousine Jeanne Grey désignée dans le testament du roi Edouard. Après un complot douteux, c’est cette dernière qui monte sur le trône. Toutefois, elle fut rapidement destituée, Marie Tudor prenant les rênes du royaume en 1553.

Les tensions entre les deux sœurs sont vives. La reine Marie pratique une politique favorable au catholicisme et aux intérêts du royaume d’Espagne, tandis qu’Elizabeth devient l’espoir des protestants.Accusée d’avoir participer à un complot visant à renverser la reine (l’insurrection de Wyatt en 1554), elle est emprisonnée à la Tour de Londres. Néanmoins, sa complicité n’ayant pas pu être prouvée elle revient aux côtés de sa sœur souffrant de son impopularité.

Dans une volonté de l’évincer durablement, la reine cherche à marier Elizabeth. Cette dernière refusa alors tous les prétendants qu’on lui proposât, c’est le début de la légende de la « reine vierge ».

Enfin, ce fut la mort de la reine Marie en 1558 qui conduisit Elizabeth au trône.

Le règne de la reine vierge

Elizabeth accède au trône dans un climat de tensions, le Royaume est sujet à une crise de religion depuis plusieurs années, déchiré entre le catholicisme et le protestantisme. S’y ajoutent les doutes que suscite cette nouvelle reine, enfant illégitime du Royaume.

L’une des premières déclarations de la reine fut sa proclamation en tant que « reine vierge », refusant de se marier et de procréer, éteignant ainsi la lignée des Tudor. Une femme courageuse qui a fait passer ses responsabilités de reine devant son désir de se marier et d’enfanter. La jeune reine, cultivée et bien éduquée, dotée d’une intelligence et d’un pragmatisme remarquable, comprit rapidement que le mariage n’était pas compatible avec le trône. Les expériences l’ayant précédée lui en avaient donné la preuve, les mariages royaux étaient sources de discorde et de conflits notamment lorsqu’il était question d’une alliance avec un autre royaume.



Son règne est marqué par le règlement élizabéthain qui correspond à la résolution de la crise de religion qui subsistait en Angleterre. Elizabeth fait le choix de se ranger du côté du protestantisme proclamant l’autorité de l’église protestante anglaise et son propre statut de gouverneur suprême. Ainsi, les évêques ne portaient plus serment au pape mais à la reine, pratique qui choqua l’opinion publique. La reine devait faire face aux oppositions des catholiques et des puritains (protestants radicaux). La résolution décidée par la reine prend le nom de « révolution de 1559 » tant ses répercussions sont importantes pour l’époque et pour l’avenir du pays.

On ne peut parler du règne d’Elizabeth I sans mentionner le cas de l’Irlande. Certes l’Irlande faisait parti du royaume d’Angleterre, mais une grande partie était autonome. La politique menée par la reine (notamment en matière de religion) était vivement critiquée par les Irlandais, attachés au catholicisme et voyant d’un mauvais œil les volontés expansionnistes de l’Angleterre. Les tensions sont vives entre les deux pays, les révoltes menées de front par l’Irlande sont durement réprimées dans le sang et la terreur par l’armée anglaise.Une menace de guerre civile plane au dessus de l’Irlande où se côtoient colons anglais protestants et irlandais catholiques.

Elizabeth I est considérée comme la plus célèbre reine mais aussi comme l’un des plus grands souverains qu’a connu l’Angleterre grâce notamment à son talent d’oratrice largement reconnu.

Elle meurt en 1603, après près d’un demi-siècle de règne qui marqua l’histoire du pays par une période de force et d’unité nationale. Les projets initiés par les deux précédents Tudor furent réalisés : l’unité du royaume avec le rattachement de l’Ecosse et le retour à l’ordre en Irlande ainsi que la réalisation d’une grande nation, respectée des autres puissances. Certes, ce fut un règne de violence et de sévérité, mais il fut l’un des plus prospère pour l’Angleterre, puisqu’il lui permit de se placer au rang de puissance mondiale et influente.

Océane Roux