Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

samedi 29 août 2015

Pour en finir avec le «Ranz des vaches»!


Mélodie de l’Abbé Bovet, harmonisation de Monney: Louis-Marc Crausaz, président de la commission musicale de l’Association des chœurs profanes du canton de Fribourg, a écrit à «La Liberté» pour apporter ses lumières dans ce débat musical.

Fête des vignerons de 1999 à Vevey: les trois solistes du «Ranz des vaches»: de g. à dr. Pierre Brodard, Patrick Menoud et Vincent Brodard. © Alain Wicht/La Liberté


«La mélodie instrumentale du «Ranz des vaches» est apparue au XVIe siècle. Plusieurs compositeurs célèbres l’ont insérée dans une de leurs œuvres pour la rendre plus pastorale. Beethoven, Schumann, Liszt, etc. Les paroles, on les trouve tout d’abord en allemand en 1565: «Har Chueli, ho Lobe». La traduction en patois ne date que de deux siècles environ. D’ailleurs, le mot Ranz vient de l’allemand Kuhreihen. Lyoba lui-même trouve une double racine en patois fribourgeois et suisse alémanique. Difficile dès lors de dire que le «Ranz des vaches» est une chanson de souche uniquement gruérienne.

Il a fallu, plus tard encore, l’initiative de l’abbé Bovet pour en faire un arrangement qui a satisfait et réjoui des générations de chanteurs. Et le «Ranz des vaches» est devenu immuable… Que nenni! La dernière Fête des vignerons l’enveloppa d’une parure surprenante, sans changer un iota à son intégrité mélodique. Le pianiste jazz Thierry Lang nous en présente une conception surprenante inédite à certaines oreilles.

Tout dernièrement, le compositeur fribourgeois Gonzague Monney poursuivit son évolution. Restant fidèle à la mélodie et à son texte patois, il l’enroba d’ornements vocaux nouveaux, pas vraiment modernes, si j’ose dire, puisque les couleurs jazzy qu’il lui donne datent d’avant l’harmonisation devenue officielle de l’abbé Bovet!

Juste une saveur différente pour faire perdurer cette mélodie qui sait toucher l’âme des gens. On aime ou on n’aime pas. Libre à chacun. C’est juste une question de goût.»

Louis-Marc Crausaz
président de la commission musicale de l’Association des chœurs profanes du canton de Fribourg