Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 2 septembre 2015

Le Roi est mort ! (1er septembre 1715)


Louis, quatorzième du nom, roi de France, se situe aux exacts antipodes de ceux qui prétendent nous gouverner.



Louis XIV s’est éteint



Ce matin à 8 heures et quart, ce prince qui incarna le plus absolument ce « métier de roi », comme il aimait à le dire a rendu son âme à Dieu.

La relation de la créature Louis-Dieudonné avec son Créateur fut la grande histoire de sa vie. Peint sous les traits de Jupiter ou d’Apollon, Louis XIV n’en était pas moins homme, souffrant (sa vie fut une longue succession de douleurs physiques plus difficiles à supporter les unes que les autres), aimant (la France, les femmes, la musique, la danse), soumis à Dieu tout en lui étant si infidèle.

La France dont nous avons hérité est celle façonnée par Louis XIV. Des splendeurs de Versailles que le monde entier révère – et qui fut maintes fois, bien après la chute de la royauté, le théâtre d’événements géopolitiques de première importance jusqu’aux magnificences de la langue française, sublimée en son siècle par Racine, popularisée par Molière, le Roi-Soleil a dessiné les perspectives dans lesquelles nous vivons (saviez-vous que les Champs-Élysées sont construits à l’identique du plan des jardins de Versailles ?), a élevé les monuments que nous aimons (le corps de Napoléon lui-même ne repose-t-il pas aux Invalides ?), a porté à son paroxysme l’influence de la France dans le monde connu.

Voltaire ne s’y trompa pas, qui travailla de nombreuses années à composer son élogieux Siècle de Louis XIV, en rassemblant moult archives et témoignages directs, pour mieux critiquer le règne de l’arrière-petit-fils Louis XV, qui avait oublié que la vie d’un roi est surtout constituée de devoirs.

Louis XIV a tout donné à la France, de son premier amour qu’il renonça à épouser par devoir royal jusqu’à son corps qu’il épuisa en ce terrible 1er septembre, il y a aujourd’hui trois siècles.

Louis, quatorzième du nom, roi de France, se situe aux exacts antipodes de ceux qui prétendent nous gouverner depuis la mort de Charles de Gaulle :

– Il plaça la France, son indépendance et sa grandeur avant tout ; ils ont bradé la souveraineté et la fierté nationale.

– Il s’inscrivit dans une soumission à Dieu mais pas à l’Église, en cultivant le gallicanisme dans l’intérêt supérieur de la France ; ils renient Dieu et se soumettent au culte maçonnique, cultivant l’internationalisme et le relativisme.

– Il cultiva le beau, promut les arts, nous légua la musique de Lully, Lalande, Charpentier ou Couperin ; ils installent un plug anal place Vendôme et un vagin metallique géant à Versailles.

Mais surtout… il fut autoritaire, pour le bien de l’État.

Nos rois ont longtemps combattu un danger potentiellement mortel pour la France : l’émergence de potentats plus riches qu’elle, menaçant son indépendance. Alors que nos dirigeants laissent la France aux mains des usuriers, Louis Le Grand envoya d’Artagnan arrêter Fouquet, surintendant des Finances qui mélangeait allègrement l’argent du royaume avec le sien…

Il fut aussi autoritaire dans ses options artistiques, architecturales, critiqué de toutes parts pour ces choix qui, finalement, sont reconnus aujourd’hui par tout l’univers comme des merveilles ! Rien de beau ne s’est jamais construit démocratiquement…

L’intégralité de Boulevard Voltaire ne suffirait pas à raconter le siècle qui s’achève ce 1er septembre 1715 au matin.

Alors, il faut maintenant se taire et écouter ce que Sa Majesté souhaite nous dire, aujourd’hui encore. Il suffit, pour cela, de lire le dernier de ses conseils au roi d’Espagne, son petit-fils Philippe V :

« Je finis par un des plus importants avis que je puisse vous donner : ne vous laissez pas gouverner ; soyez le maître ; n’ayez jamais de favori ni de premier ministre ; écoutez, consultez votre Conseil, mais décidez : Dieu, qui vous a fait roi, vous donnera les lumières qui vous sont nécessaires tant que vous aurez de bonnes intentions. »

Le corps du roi sera exposé pendant huit jours en son château de Versailles, au salon de Mercure.


Robin de La Roche