Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 10 septembre 2015

Les lois Macron et Macron 2 sont des dénis de démocratie


Cette personne vous rappelle quelqu'un ?


Le gouvernement français est habitué à tricher avec les principes démocratiques. Passages en force, décisions sans concertations préalables, magouilles constitutionnelles et copinages sont les méthodes de gouvernance depuis l’élection de François Hollande.

Des procédés qui ne datent pas d’hier, car ces dénis de démocratie ont un point de départ historique qui est le référendum sur la Constitution européenne de 2005. Les Français ont voté « non », mais le « oui » leur a été imposé trois ans après, par Nicolas Sarkozy, sans qu’ils puissent voter à nouveau.

François Hollande et Manuel Valls ont compris le signal envoyé par l’ancien président de la République et les instances européennes : la voix du peuple ne compte pas, les Parlements nationaux doivent être négligés s’ils ne vont pas dans le bon sens.

Ainsi en est-il pour les lois Macron et Macron 2, véritables feuilletons parlementaires. L’un des grands prétextes de ces lois de « libéralisation de la vie économique » est de permettre l’ouverture de certains magasins parisiens le dimanche. Il s’agit même de la principale justification à la loi Macron, passée aux forceps après deux recours à l’article 49-3 de la Constitution.

Nonobstant ces discours de façade, le but véritable était d’« ubériser » notre vie économique, pour reprendre une expression désormais connue. C’est-à-dire d’ouvrir à la prédation internationale un certain nombre de secteurs dits « réglementés » afin de satisfaire les créanciers de la France. On peut citer les pharmaciens, les notaires, ou bien encore les artisans taxis. Si ces professions avaient peut-être besoin d’un dépoussiérage, rien ne justifiait qu’on les sacrifie sur l’autel des banques et de la grande distribution. La réglementation ne désavantage pas le consommateur qui trouve là une protection et un service semi-public de qualité.

L’ouverture des magasins parisiens le dimanche, mesure phare officielle des lois Macron et Macron 2, est un tout autre débat. Il a été décidé de créer des « zones touristiques internationales » dans lesquelles les magasins auront la possibilité d’ouvrir le dimanche et le soir. Les commerçants, ou les distributeurs, estiment qu’ils dépendent du tourisme, et que le manque à gagner est grand. En conséquence, ils souhaitent ouvrir à des périodes qui leur étaient normalement interdites, à la manière de ce qui se pratique ailleurs dans d’autres grandes capitales internationales (pas toutes, cela dit).

Ce point de vue se justifie, mais il n’est pas illégitime de penser que des respirations sont nécessaires dans un monde qui va à 200 à l’heure, et où l’on surconsomme quotidiennement. Nous avons là une question philosophique importante qui devrait faire réfléchir les responsables politiques, lesquels sont trop souvent soumis au lobbying des grandes puissances financières.

En outre chose amusante à signaler, il est fort possible que cette mesure ne s’applique finalement pas ! Les sociétalistes ont l’habitude de louvoyer ; ils n’ont donc pas voté, ou fait passer en force, un projet clair. Les Galeries Lafayette et Le Printemps auront le plus grand mal à trouver un accord avec les syndicats, que ce soit au niveau de leur branche (Union du grand commerce de centre-ville) ou au niveau de leur entreprise. On sait, maintenant, que la loi Macron 2 risque de passer par décret, car un nombre conséquent de députés de la majorité pourraient s’y opposer. Le gouvernement périt donc par là où il a péché, faute de clarté, faute de débats démocratiques : il a présenté des demi-mesures qui ne satisferont personne.

Gabriel Robin