Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 10 septembre 2015

Syrie : la France cette girouette !


 La France sait-elle ce qu’elle veut ?




Le 25 août se tenait, au Quai d’Orsay, la conférence annuelle des ambassadeurs où Hollande proclame que son but est de « neutraliser » (c’est-à-dire, en langage diplomatique, renverser ou tuer) Bachar el-Assad. Fabius confirme le lendemain que notre gouvernement veut trouver une solution en Syrie sans Bachar el-Assad et trouver un accord avec l’opposition « non terroriste ». Pour cela, il faut l’« affaiblir ».

Nous sommes dans une guerre civile. Il y a deux camps : le camp gouvernemental et les rebelles djihadistes, qu’ils appartiennent à Al-Nosra (ex-Al-Qaïda) ou à Daech. Ces deux camps se battent férocement, ce qui est peu dire, considérant que les islamistes sont des kamikazes, ce qui met à rude épreuve leurs adversaires. Que veut dire, dans une guerre civile, affaiblir un camp si ce n’est renforcer l’autre ?

Au demeurant, depuis quatre ans, le gouvernement français envoie des armes, des munitions et des conseillers militaires (dont une trentaine s’étaient fait prendre en 2012) à ces rebelles djihadistes.

On prétend, certes, ne soutenir que les « non-terroristes ». Foutaises. L’opposition démocratique très présente dans les hôtels parisiens ou londoniens n’existe pas sur le terrain. Si on combat le régime d’Assad, ce sont les djihadistes que l’on aide, et eux seuls !

Oui, il faut le dire haut et fort : alors que notre gouvernement prétend mener une guerre sans merci au djihadisme sur le sol national français, il l’aide militairement en Syrie.

Quelques jours plus tard, le 7 septembre, François Hollande fait sa conférence de presse de rentrée. Or, cette fois, la cible a changé : la France mènera des frappes aériennes contre Daech, comme elle le faisait en Irak. « Notre sécurité se joue aussi à l’extérieur de nos frontières. Daech est le plus grand danger. » Ne croirait-on pas, à entendre le Président, que l’ennemi numéro un ne serait plus le régime d’Assad mais Daech ?

On n’ira pas, dit-on, jusqu’à envoyer des troupes au sol. Certes, mais il serait déjà suffisant de ne pas en envoyer dans le camp adverse comme on l’a fait jusque-là…

Commet s’y reconnaître ? On dira, pour combiner les deux positions, que la France combat Daech mais aide l’autre mouvement djihadiste, Al-Nosra, qui « fait du bon boulot », avait dit Fabius.

Personne n’est capable d’expliquer la différence de doctrine entre les deux mouvements. Qu’importe : les seconds seraient, eux, plus fréquentables : des « terroristes modérés », en quelque sorte !
Alors, que s’est-il passé à une semaine d’intervalle ? Changement de cap ? À la place d’Assad, on se méfierait. Rien ne dit que, entrant dans le ciel syrien, notre aviation ne frappera pas aussi les troupes gouvernementales…

Une autre explication la plus abjecte mais pas du tout invraisemblable est que la France (comme d’ailleurs les États-Unis et bien d’autres) veut faire durer la guerre. Il faut que personne ne gagne et, pour cela, on aide tantôt les uns, tantôt les autres. Il y a tellement d’hypocrisie depuis le début dans ce conflit que rien ne saurait nous étonner !

Et les populations, dans tout cela ? Eh bien, elles se réfugient en Europe où la France généreuse leur ouvrira les bras. Compte tenu des volumes d’armes que nous avons vendus (payés par l’Arabie et le Qatar), cela peut s’expliquer. C’est sans doute là l’humanisme de Hollande, héritier de Jaurès ?

Le plus probable reste que Hollande a senti le changement d’ambiance internationale, dont l’origine est l’accord conclu en juillet entre Washington et Téhéran, et qui fait de Daech une cible désormais privilégiée. Privilégiée mais non exclusive. Quoi qu’il en soit, les États-Unis infléchissant leur ligne, Hollande – caniche obéissant – suit. Mais sait-il lui-même où il en est ?

Roland Hureaux