Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 22 juin 2016

Brexit : la nuit de la grande trouille !




Quand un gouvernement ne sait plus jouer sur l’espoir, que lui reste-t-il dans sa boîte à outils, si ce n’est la frousse, la trouille, les chocottes et la peur ? L’argument n’est pas neuf, mais fort pratique, permettant de le renvoyer en pleine face à ses adversaires. Exemple, le Front national surfe sur les peurs et la droite fait le lit de ce dernier ; sans même évoquer Front de gauche et autres souverainistes plus ou moins de droite jouant eux aussi sur les angoisses des électeurs. Fort bien… Un peu comme si ceux qui avaient l’outrecuidance de contester le système n’étaient que garçons plagistes, femmes de chambre et pyromanes présumés.

La grande trouille donc, et Le Figaro, organe d’une certaine bien-pensance, au moins aussi pesante que celle de Libération ou de Canal +, en arrive même à se poser des questions, comme quoi tout arrive : « Que les Britanniques décident ou non de quitter l’Union européenne ce jeudi, l’organisation du référendum constitue un dangereux précédent en Europe, à un moment où celle-ci se trouve confrontée à la fois à la crise des migrants et à celle, encore incomplètement résolue, de la zone euro. » Traduit du sabir figaresque en langue vernaculaire, tout cela signifie que la démocratie serait un exercice bien plus simple si le peuple ne venait pas s’en mêler.

Ce qui explique aussi que Marine Le Pen, invitée du JT de vingt heures de TF1, ce mardi dernier, demande que chaque pays d’Europe puisse, pour une fois, suivre l’exemple britannique : soit avoir le droit, pas forcément illégitime, de décider de son propre destin, tout en proposant une autre Europe, celle des nations.

Ainsi toujours à en croire ce quotidien au prénom de garçon-coiffeur, « la crainte, dans beaucoup de capitales européennes est donc qu’un Brexit soit la première étape d’une désintégration progressive du projet européen. » Et d’en appeler aux oracles du président du Conseil européen, Donald Tusk, déclarant que sa « plus grande crainte est qu’un éventuel résultat négatif puisse encourager d’autres eurosceptiques en Europe. »

Pourtant, d’autres pays seraient prêts à suivre l’Angleterre en cas de Brexit ; mais pas n’importe lesquels, puisque nations historiquement protestantes et religieusement capitalistes, soit, en gros, le ventre mou du Nord de l’Europe, affreux machin où tout le monde passe à table à six heures du soir pour ensuite aller se pieuter trois quarts d’heures plus tard… Bref, autant de contrées n’ayant jamais donné d’autre au patrimoine culturel de l’humanité que féminisme crétin, pornographie de masse, fjords et Abba, groupe dont les membres étaient si mal habillés qu’à côté, les Rubettes, c’était du Karl Lagerfeld.

Plus sérieusement, en Europe, la vraie, façonnée par les tourbillons de l’histoire et arrimée sur le vieux continent, les Tchèques annoncent à leur tour une éventuelle réplique sismique du Brexit, sachant que si leur pays est indubitablement européen, ils ne veulent plus de l’actuelle tyrannie européiste. Panique au Figaro, toujours, où l’on constate que « 55 % des Français et 58 % des Italiens aspirent à organiser leur propre référendum. »

Si l’on résume, l’histoire reprend ses droits. Eh oui, cette dernière est immanquablement tragique, ce que semblent ignorer tant de libéraux, de conservateurs et autres prédicateurs du « cercle de la raison ». Bouquet final, cette abracabrantesque déclaration de Jean-Christophe Cambadélis, assurant que « ce serait assez sympa de la part de la CGT de dire que pour ce coup, on arrête… »

C’est toujours un plaisir de voir qu’un chef de parti gouvernemental puisse être à tel point à la hauteur des enjeux. Comme le président d’une amicale bouliste qui se prendrait pour Talleyrand…

Nicolas Gauthier