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mercredi 29 juin 2016

Julia, 13 ans, repérée en 1 minute par un pédophile


Après la disparition de Paul, 12 ans, 20 Minuten a testé un site de chat, pour voir à quelle vitesse une jeune ado pouvait tomber dans les griffes d'un pédophile.

Photo d'illustration (photo: Keystone/Gaetan Bally / Keystone)


La disparition de Paul, 12 ans, pendant une semaine, a confirmé les craintes de beaucoup de parents face à internet. Le garçon a rencontré son ravisseur sur un forum. Il a été retrouvé chez cet homme de 35 ans à Düsseldorf (All) le 26 juin, vivant, mais abusé.

Le cas soulève des questions. Comment peut-il être aussi facile pour un pédophile de rentrer en contact avec un enfant? Pour le savoir, nos collègues alémaniques de 20 Minuten ont fait un test, en contact avec MemoHD, alias Mehmet, un youtubeur allemand qui fait la chasse aux pédophiles sur le site de chat Knuddels.de.

Un torrent de messages

L'enregistrement ne prend que quelques minutes et ne requiert qu'une adresse mail valide. Votre âge est demandé, mais seulement pour la forme, il suffit de dire qu'on a 14 ans, l'âge minimum pour le site. Ici, on s'appellera «Crazy Princess Julia». Sans même ajouter de photo, une minute suffit pour commencer à recevoir des messages du type «Salut, puis-je te poser une question coquine?» ou «Es-tu ronde? J'adore les femmes rondes».

«Si vous aviez une photo, ce serait encore pire», dit Mehmet, qui conseille notre journaliste pour l'aider à répondre dans le langage d'une fille de 14 ans. Après le premier message, un internaute propose déjà que nous passions sur Skype. «C'est pour ne pas être surveillés, explique le youtubeur. Sur Knuddels, si vous signalez une personne, elle sera bannie.»

«Es-tu une fille ouverte?»

Dès la connexion sur Skype, son interlocuteur demande à Julia d'allumer sa webcam. Elle refuse, il cesse de répondre. Mais le candidat suivant prend immédiatement le relais. «Es-tu une fille ouverte?»

«Demande-lui s'il a vraiment 17 ans», suggère Mehmet. La réponse vient rapidement: «Non, j'en ai 32. Ça t'embête?» Julia se rajeunit encore: «Je n'ai que 13 ans. Ça ne vous dérange pas?» Non, ça ne le dérange pas.

«Ça te dit qu'on se rencontre?»

Il allume sa webcam, mais il n'est pas bête: il se montre à contre-jour, et la qualité est si mauvaise qu'on ne voit qu'un tas de pixels. Pas besoin d'attendre longtemps la fameuse question: «Ça te dit qu'on se rencontre?»

Le rendez-vous est fixé au soir même, «pour parler et manger une glace, et si ça se passe bien, nous pourrons même nous embrasser». «Je n'ai jamais fait ça, répond-elle. Avez-vous déjà appris à quelqu'un comment s'embrasser?» «Oui, dit-il, et ça lui a beaucoup plu».

Julia ne viendra évidemment pas au rendez-vous. La rédaction de 20 Minuten a tenté d'impliquer la police municipale de Zurich, mais dans des délais aussi courts et sans action de la part de l'inconnu, impossible d'agir.

Paul, un cas d'école

La facilité avec laquelle un pédophile peut entrer en contact avec un enfant est inadmissible, selon Chantal Billaud, de la Prévention Suisse de la Criminalité, interrogée par Blick. Dans le cas de Minecraft, qui a permis au jeune Paul de rencontrer son ravisseur, l'opérateur n'est pas coupable.

«La quantité de données à surveiller est trop grande, et ce ne sont pas que des jeunes qui jouent, explique-t-elle. Mais sur les sites destinés aux enfants, c'est différent. Celui qui fait de l'argent avec eux a une obligation.»

Comment protéger son enfant

Les ados ont souvent des compétences numériques plus avancées que leurs parents. «Mais ce n'est pas le cas des compétences sociales et émotionnelles, rappelle Chantal Billaud à Blick. Tout comme vous demandez à votre enfant où il était cet après-midi, vous pouvez lui demander ce qu'il a fait sur internet.»