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lundi 25 juillet 2016

Frontaliers paresseux ?


Le rapport qui fait polémique

Des statistiques indiquent que les Français sont davantage en arrêt maladie que les Genevois aux TPG. L'interprétation des chiffres fait polémique.

44% d'employés frontaliers (français et suisses) aux TPG. 
(photo: Keystone/Martial Trezzini)



Confrontés à un absentéisme élevé de leurs employés, les Transports publics genevois (TPG) ont mené une étude dont les résultats ont été présentés fin juin au conseil d'administration. D'une moyenne de 9,02% fin mai, le taux d'absence «reste préoccupant» malgré une légère baisse par rapport aux 9,26% de 2015, selon les conclusions de la régie. Une analyse complémentaire a été demandée. Celle-ci classe les absences en fonction du sexe, de la classe d'âge, mais surtout du lieu de résidence.

Ce dernier critère montre que le taux d'absence des frontaliers (10%) est supérieur à celui des résidents genevois (8,4%), comme le révélait vendredi le quotidien «Le Temps». Les frontaliers français (10,4%) sont également un peu plus en arrêt maladie que les frontaliers suisses (9,4%). Contacté, Thierry Cerutti, membre MCG du conseil d'administration des TPG, confirme l'analyse qu'il a faite au quotidien romand.«On peut imaginer que ce soit dû à une certaine culture française des 35h ou à une croyance de leur part selon laquelle les employés ont droit à un nombre de jours d'absence dans l'année», avance-t-il.

Statistiques trompeuses ?

Une lecture qui fait bondir son homologue au sein de la régie Antoine Vielliard, maire de la commune française de Saint-Julien-en-Genevois. «C'est une statistique qui conforte les xénophobes dans leurs clichés», estime-t-il. Pour l'élu haut-savoyard, on peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres. «Si on doit recruter en fonction du taux d'absentéisme, il faut embaucher des Vaudois, par exemple. Le taux des employés venant d'autres cantons suisses est en effet bien inférieur (6,6%) à celui des Genevois», ironise Antoine Vielliard.

Le maire de la localité située aux portes de Genève avance une autre piste: «Il y a une proportion plus importante de frontaliers français dans les métiers peu qualifiés des TPG. Ce sont des postes où il y a davantage d'absence au vu de la pénibilité.» Il évoque un rapport complémentaire qui mériterait d'être complété par des statistiques croisées entre les critères. Parmi ceux-ci, on constate que l'absence augmente avec l'âge et si l'employé est une femme, du fait des congés maternité.

«Un faux problème»

Secrétaire au syndicat des transports publics SEV, Valérie Solano estime pour sa part que la question des frontaliers est «un faux problème. Il s'agit d'une manœuvre de diversion pour diviser les employés en fonction de leur lieu de résidence». Pour le syndicat, le taux d'absentéisme est avant tout dû à «des conditions de travail difficiles. On ferait mieux d'essayer de le diminuer dans sa globalité. On crée des problèmes plutôt que de chercher des solutions», estime Valérie Solano.

Anne Hornung-Soukup, présidente du conseil d'administration depuis le 1er juillet, indique au «Temps» ne pas avoir «d'explication précise». Elle juge la différence entre frontaliers et résidents genevois assez faible «même si nous allons tout de même creuser cette donnée pour comprendre». La dirigeante met l'accent sur la légère baisse du taux d'absentéisme qui «démontre que nous sommes sur le bon chemin».

Julien Culet