Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 27 juillet 2016

La répression qui a suivi le putsch en Turquie commence à s'étendre en Suisse


Le réseau de Fethullah Gülen n'est pas menacé en Suisse, selon un partisan du prédicateur. Mais la chasse à ses adeptes y est perceptible, affirme-t-il, prenant la menace au sérieux.

«Je me sens menacé par les partisans radicaux de l'AKP, par les sympathisants du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui se sont très fortement radicalisés ces derniers temps», explique Cebrail Terlemez dans un entretien publié mardi par le «Tages Anzeiger» et le «Bund».

En Turquie, il est question d'«épuration» et de «kärcherisation», relève-t-il. Le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, y est décrit comme un «virus». Cette terminologie est également utilisée en Suisse, assure l'historien turco-suisse, qui travaille à l'Institut de dialogue proche de FetGülen, à Zurich.

Propos préoccupants

Les propos de l'ambassadeur turc à Berne, qui affirme que les opposants seront poursuivis par le régime d'Erdogan jusqu'en Suisse, sont préoccupants selon Cebrail Terlemez. Il faut que les autorités et les politiciens suisses réagissent en conséquence.

L'historien pense que le mouvement güleniste ne survivra pas en Turquie. A l'inverse, le mouvement n'est pas en danger ici sur le long terme, estime-t-il: «Nous avons un Etat de droit et une démocratie solide en Suisse.»

L'AKP, parti de Recep Tayyip Erdogan, n'a par ailleurs pas le même soutien en Suisse qu'en Allemagne ou en Autriche. «Lors du vote du 1er novembre 2015, l'AKP a obtenu seulement 30% des voix de l'électorat turc qui vit ici.» Le parti pro kurde HDP et le parti laïc CHL ont eux récolté ensemble 60% des voix.

Près de mille fidèles

La communauté güleniste est petite en Suisse. Elle compte environ mille personnes, affirme Cebrail Terlemez. La plupart sont des Suisses d'origine turque. Le mouvement soutient différentes associations et fondations, «qui dirigent des écoles et font avancer le dialogue interreligieux.»

Le mouvement ne dispenserait également aucun enseignement ni aucun rituel sectaire et aurait une structure ouverte. «Le message principal est: construisez des écoles et non des mosquées.»

Parallèlement aux écoles, le mouvement güleniste mondial détient également ses propres entreprises économiques et des groupes de médias. Recep Tayyip Erdogan reproche à ses anciens alliés de créer des structures parallèles dans l'Etat et de vouloir lui nuire. Déjà dans les années 1990, avant la brouille avec le président turc, Fethullah Gülen avait été accusé d'activités subversives. Il s'était alors expatrié aux Etats-Unis.

Journalistes en garde à vue

Figure de premier plan du monde des médias en Turquie, la journaliste Nazli Ilicak a été placée en garde à vue mardi. Elle fait partie des 42 journalistes contre lesquels la justice avait émis des mandats d'arrêt la veille. Selon Anadolu, huit d'entre eux ont déjà été placés en garde à vue.

D'autres figures connues des médias sont visées par ces mandats dont le commentateur Bulent Mumay et le rédacteur en chef de Fox TV en Turquie, Ercan Gun. «C'est attristant et inacceptable», a déploré Turgay Olcayto, président de l'Association des journalistes turcs.

Mme Ilicak a été arrêtée lors d'un contrôle routier près de la station balnéaire de Bodrum. Elle avait été licenciée du quotidien progouvernemental Sabah en 2013 après avoir critiqué des ministres empêtrés dans un scandale de corruption.

ATS