Les questions de protection des animaux bénéficient d'une grande sympathie auprès de la population suisse. Mais c'est au Parlement que le bât blesse, a estimé Alliance animale suisse, lors d'un débat jeudi à Berne. «Ici, on dédaigne le bien-être des animaux», constate sa fondatrice, Katharina Büttiker, citée dans un communiqué.
La Suisse devrait interdire l'importation de cuisses de grenouilles, notamment.
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Partant, l'organisation, qui regroupe plusieurs associations, a présenté un catalogue de sept revendications concrètes «pour une véritable politique de protection des animaux digne de ce nom».
Premièrement, la Suisse doit ancrer dans la législation une interdiction générale d'importation des produits issus de la maltraitance animale. Sont explicitement visés le foie gras, les cuisses de grenouille ou des produits de fourrure animale.
Plus d'excuses
L'examen de l'interdiction de l'importation de produits de fourrure provenant d'animaux qui ont été maltraités, prévu par un postulat de la conseillère aux Etats Pascale Bruderer (PS/AG) datant de 2015, ne doit ainsi plus être retardé, estime l'organisation. Le Conseil fédéral avait annoncé vouloir se pencher sur la question d'ici à 2017.
La quantité de nourriture alors ingérée par canard ou une oie correspond à un quart de son poids corporel et équivaudrait à faire avaler de force 20 kilos de spaghettis par jour à un sujet humain pesant 80 kilos.
Et dans ce domaine, les dispositions internationales comme celles de l'OMC ne devraient plus être utilisées comme excuses. En effet, l'Organisation mondiale du commerce prévoit bien la possibilité de décréter des interdictions d'importation si les standards éthiques d'un pays l'exigent, fait valoir l'alliance.
Protéger les cygnes
La protection des espèces inquiète également l'organisation. L'Office fédéral de l'environnement (Ofev) est notamment visé. Il doit revoir sa copie dans le cadre de l'application d'une motion concernant les cygnes tuberculés: «L'abattage ainsi que l'acte cruel consistant à perforer les oeufs doivent être interdits.»
Le Parlement a donné son feu vert en juin à la Confédération pour réguler plus facilement la population de ces grands oiseaux blancs. La Suisse compte 5000 à 6000 cygnes tuberculés, un animal non indigène protégé.
La motion veut permettre aux cantons autorisés par l'Ofev à réguler le cygne blanc de manière proactive, à l'instar de ce qui se fait pour les bouquetins. Ne seraient toutefois abattus que les cygnes qui deviendraient dangereux pour les promeneurs, les cyclistes et les enfants.
Le reste des revendications porte sur des aspects juridiques (droit de recours pour la protection des animaux, au même titre que pour la protection des espèces) ou procéduraux. Ainsi, l'autorisation de tir d'animaux sauvages isolés du type loup doit rester de la compétence de la Confédération, estime l'organisation.
Animal Trust, Quatre pattes, Wildtierschutz Schweiz (protection des animaux sauvages en Suisse) et Stiftung für das Tier im Recht (Fondation pour le droit des animaux) ont lancé l'Alliance animale suisse en 2014.
ATS