Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

samedi 9 juillet 2016

Les pays scandinaves sont-ils des modèles politiques ?



L’image fait le tour du monde. Le nouveau président islandais, Guðni Jóhannesson, a suivi le match France-Islande en spectateur lambda aux côtés des autres supporters, refusant la place en tribune due à son rang. Après l’Uruguayen José Mujica – le « président pauvre » roulant en 4×4 –, c’est le chef de l’État islandais qui est en passe de devenir la nouvelle mascotte des prolos allergiques à tout privilège et à toute distinction.

L’Islande fait partie de ces pays nordiques où l’on peut voir un ministre manger des tartines au bistrot du coin en taillant le bout de gras avec les pêcheurs locaux. Le menu et les frais du repas étant, bien sûr, rendus publics. En effet, dans ces pays, la transparence et la simplicité sont quasiment érigées en dogmes.

Cette mode de la « normalité » se retrouve dans d’autres pays nordiques : ainsi, un ancien Premier ministre finlandais s’est retrouvé au chômage, sans aucune indemnité ni gardes du corps. En Suède, les ministres déjeunent à la cantine et si, par malheur, ils oublient de débarrasser la table, leur carrière politique peut s’arrêter net ; l’une d’elles avait dû démissionner en 1995 pour avoir payé une barre chocolatée avec sa carte de fonction. En Norvège, les élus sont tenus de voyager en classe économique, même quand ils payent de leur poche les frais du trajet. Voilà de quoi mettre l’eau à la bouche de ceux que les ors de la République et les privilèges horripilent.

Une telle rigidité politique conduit les politiciens de ces pays à une veulerie telle qu’ils n’osent plus rien faire (dans leur vie privée ou publique) sans consulter tout un panel de communicants et de juristes, de peur de déclencher un scandale. Peut-être est-ce pour cela que M. Jóhannesson a décidé d’assister au match France-Islande comme un spectateur lambda.

La France ne saurait imiter ces pays. Un président français ne peut rouler en 4×4 ou déjeuner à la cantoche. Pas plus qu’un ministre ne peut aller pointer à Pôle emploi, une fois remercié. Quant à recevoir des diplomates dans un dîner à la bonne franquette, sans luxe ni distinctions, ce serait un sacrilège envers notre culture et notre histoire. Car la France n’est pas de ces micro-États sans destin dont la parole ne pèse guère sur la balance internationale. Notre pays porte un fardeau séculaire de luxe et de raffinement auquel nous ne pouvons déroger au risque de perdre toute crédibilité aux yeux du monde.

On peut légitimement dénoncer le trop-plein de privilèges octroyés à nos politiciens et l’impunité de ceux-ci. Mais abhorrer l’idée même d’une élite et vouloir que les représentants de notre pays vivent comme des smicards relève d’une utopie malsaine couplée à une jalousie de classe dont je m’étonne qu’elle soit présente chez les patriotes qui, en tout logique, devraient s’inquiéter de cette tendance à abolir toute verticalité et toute distinction. La présidence normale, nous voyons ce qu’elle a donné.

Nicolas Kirkitadze
Etudiant en Histoire