Début juillet, le PS a commandé un sondage confidentiel à Ipsos sur la primaire de la gauche. Arnaud Montebourg devancerait François Hollande...
Sondage primaire à gauche publié par Lepoint.fr
Le sondage, commandé à l'institut Ipsos par le PS au début de l'été, n'a pas été rendu public. Et pour cause : le résultat donne Arnaud Montebourg vainqueur de François Hollande... Pas vraiment le credo de la Rue de Solférino, qui prépare la candidature du chef de l'État. Le Point s'est procuré les résultats de cette enquête d'opinion réalisée de façon confidentielle entre le 1er et le 4 juillet 2016 (selon la méthode des quotas).
Ipsos a utilisé la même méthodologie que pour tester les candidats à la primaire de la droite. Sur les 15 814 personnes de l'échantillon initial, n'ont été pris en compte que les sondés se déclarant « certains » d'aller voter (note de 10/10). Ils représentent 6 % de l'échantillon total (à interpréter avec précaution, car les gens surestiment leur motivation à aller voter). Comme pour une primaire à droite, les retraités sont les plus nombreux à se déclarer concernés, mais dans une moindre mesure (42 % pour la primaire de gauche contre 52 % pour celle de la droite).
Hollande en tête au premier tour
L'institut de sondage a testé un premier tour de la primaire de gauche en opposant les personnalités suivantes : François Hollande (37 %) arrive en tête devant Arnaud Montebourg (32 %), Benoît Hamon (13 %), l'écologiste François de Rugy (10 %), Marie-Noëlle Lienemann (6 %) et la radicale de gauche Sylvia Pinel (2 %). À noter que Hollande fait le plein parmi les sondés qui se déclarent sympathisants PS avec 63 % contre 20 % favorable à Arnaud Montebourg, lequel puise ses soutiens auprès des sympathisants de la gauche non gouvernementale (43 %, là où Hollande tombe à 9 %). Ipsos avait également testé une hypothèse avec le même casting sans Benoît Hamon. Sans surprise, le score est plus serré, mais Hollande conserve la tête (40 %) devant Montebourg (38 %).
Si François Hollande devait ne pas se présenter, le PS a souhaité mesurer les chances de Manuel Valls. Au premier tour, le Premier ministre arrive en tête (35 %), talonné par Arnaud Montebourg (32 %), puis suivent Hamon (13 %), François de Rugy (11 %), Marie-Noëlle Lienmann (7 %) et Sylvia Pinel (2 %). En somme, Valls pèse un peu moins lourd que le chef de l'État, mais les deux hommes sont battus au second tour.
S'il était présent au 1er tour de la primaire de la gauche (sans Valls), Macron engrangerait 38 % des intentions de vote (30 % pour Montebourg). Mais pour l'heure, Macron a fait savoir son hostilité à toute participation à une primaire.
EMMANUEL BERRETTA