Le retour des touristes dans certains lieux dépend de la fréquence des actes terroristes.
«L'expérience démontre que si un acte terroriste ne se produit qu'une fois, les touristes oublient relativement vite», a déclaré Urs Wagenseil, directeur de la section tourisme à la HES de Lucerne dans une interview au Matin Dimanche. Dans ce cas-là, ils sont de retour quelques mois plus tard déjà.
Par contre, «la résilience met beaucoup plus de temps à s'installer, entre deux et trois ans en moyenne, lorsque les attentats se multiplient», précise l'expert du tourisme. Et ce, même si le pays casse les prix, comme le fait aujourd'hui Ankara, avec des injections de fonds publics massives, pour soutenir le secteur touristique.
L'écho médiatique donné à un attentat aura des répercussions également. «Les Allemands ou les Russes ont ainsi été les premiers à délaisser les plages turques», ajoute Urs Wagenseil. Les conséquences économiques peuvent être graves pour les destinations qui offrent principalement des vacances balnéaires classiques, pour lesquelles le touriste n'aura aucune peine à trouver des alternatives équivalentes.
Les sites archéologiques résistent mieux
La Turquie a ainsi été remplacée par l'Espagne ou le Portugal. Le spécialiste note que les pays proposant une offre spécifique unique, comme les sites archéologiques exceptionnels d'Egypte, résistent beaucoup mieux. Car là, les passionnés ne se laissent pas arrêter par des menaces concernant la sécurité.
Les Suisses ne font pas exception à la règle et ont modifié leurs habitudes de voyages. Ils réservent leurs vacances de plus en plus tard, en moyenne un mois, voire dix jours avant la date de départ, selon Le Matin Dimanche qui a interrogé des spécialistes de la branche.
Cela va dans le même sens qu'une information de la Fédération suisse du voyage diffusée début juillet. Au début des vacances d'été, des réservations à court terme pour des vols prévus dans les jours ou semaines à venir étaient effectués.
TUI Suisse épargné
La filiale suisse du groupe touristique allemand TUI ne partage pas actuellement les lamentations de la branche du voyage. Dans une interview à la Schweiz am Sonntag, le chef de TUI Suisse, Martin Wittwer, a déclaré que ses affaires ne se portent pas si mal.
TUI Suisse doit aussi composer avec un environnement géopolitique difficile. Toutefois, des destinations de vacances balnéaires comme les Îles Canaries, Chypre ou le Portugal vont très bien. Les chiffres pour ces lieux de voyages sont en progression de plus de 30% par rapport à 2015, a ajouté le manager.
ATS