Niveau sexe, pendant les Jeux Olympiques, les sportifs se font plaisir et ce n'est pas une nouveauté 2016. Cette année, le village des athlètes ne déroge pas à la règle et se fait le théâtre d'orgies.
Les Jeux Olympiques de Rio ont remporté la médaille d'or des plus fournis en préservatifs de tous les temps. Prétextant la menace du virus Zika, les 10 500 sportifs ont reçu pas moins de 450 000 capotes dont 150 000 féminines, soient deux par jour et par personne. Que voulez-vous, on est sportif de haut niveau ou on ne l'est pas. Sur Tinder, dans le village olympique, les "matches" ont d'ailleurs augmenté de 129 % le week-end dernier, selon la porte-parole de l'appli. Un pic qui avait été atteint également durant les JO de Sotchi en 2014.
Des jeux et du sexe
Comment se fait-il que les athlètes soient aussi coquins ? Et bien déjà, dans un village olympique, tous partagent les mêmes valeurs du sport et du dépassement de soi. On peut donc dire qu'ils ont la même passion, même si les disciplines varient. Ce qui leur fait des tas de sujets de conversation pour les nombreuses fêtes arrosées, déjà qualifiées même de "bordel" et de lieu de "débauche" par le tireur américain Joshua Lakatos.
En plus et ce n'est pas négligeable, toutes ces personnes sont jeunes, belles et au meilleur de leur forme. Imaginez-vous presque enfermée pendant deux semaines dans un endroit immense rempli de nageurs aux épaules carrées et de gymnastes en tout genre. Sans doute voudriez-vous apprendre à mieux les connaître ?
Tout est disproportionné
En 2012, la footballeuse américaine Hope Solo expliquait ainsi le phénomène à ESPN : "Quand ils s'entraînent, ils ne pensent qu'à ça. Quand ils sortent boire un verre, ils en prennent vingt. C'est une expérience qui n'arrive qu'une fois dans votre vie, et vous voulez vous créer des souvenirs. Qu'ils soient sexuels, festifs ou sportifs". Elle confiait également avoir vu des personnes coucher ensemble un peu partout dedans ou dehors, jusque sur les pelouses.
De fait, le village olympique est une véritable colonie de vacances où les athlètes adorent décompresser après les épreuves. En plus, les scientifiques s'accordent à dire que le sexe n'a aucune mauvaise conséquence sur l'endurance et la force physique : il n'est donc pas du tout dérangeant de s'y adonner avant de chercher la médaille. Du coup, pourquoi se priver ?
Le village olympique : un immense baisodrome
"La règle, c'est : Tout ce qui se passe au village reste au village"
Lieux de vie communs ou chambre partagée avec d'autres disciplines, l'haltérophile Gaëlle Nayo-Ketchanke fait par exemple de la coloc' avec Delphine Lansac (badminton) et Carole Grundisch (tennis de table), le village olympique est aussi un lieu de rapprochement... "La règle, c'est : Tout ce qui se passe au village reste au village..., nous confie un membre de l'équipe de France. Pour l'instant, c'est le début des Jeux, donc c'est calme. Mais à Londres, il y avait quelques histoires..."
Et puisqu'il faut bien décompresser après les épreuves. Et pas question de s'égarer dans les rues de Rio comme l'ont fait les basketteurs américains. Alors, histoire d'occuper le temps libre, l'organisation a donc prévu de distribuer 450.000 préservatifs aux athlètes (42 chacun !!!).
"Jamais vu autant de débauche qu'au village olympique"
L'anecdote racontée par le tireur américain Josh Lakatos dans le magazine ESPN illustre bien l'ambiance très chaude qui règne habituellement au sein du village olympique durant les Jeux Olympiques.
A Rio, les athlètes font surchauffer l’application de rencontre Tinder
Il n’y a pas que les médailles qui les intéressent. Apparemment, les plus de 11 000 athlètes présents à Rio en ce moment cherchent aussi à faire des rencontres. «L’usage de Tinder a explosé à Rio de Janeiro», déclarait la semaine passée Rosette Pambakian, porte-parole de l’application. Quelques jours après le début des Jeux, le nombre de «match» (coup de cœur) a déjà plus que doublé au sein du village olympique. En 2014, à Sotchi (Rus), l’application avait également connu un succès certain auprès des sportifs. Autre exemple de cet intérêt pour les rencontres, l’exclusion de la plongeuse brésilienne Ingrid Oliveira. Celle-ci a fait monter un autre athlète dans sa chambre la nuit précédant sa compétition.
«C’est vrai que les athlètes jeunes ou ceux pour qui c’est déjà une consécration d’être qualifiés peuvent avoir tendance à se disperser dans le village olympique», raconte Magali Di Marco-Messmer. L’ex-triathlète, médaillée de bronze en 2000, souligne que l’immense majorité des participants restent focalisés sur leur objectif. En tout cas jusqu’à la compétition. «Quand c’est fini, tu te lâches. Tu as été tellement concentré pendant des années, tu as besoin de décompresser», détaille-t-elle. Magali Di Marco décrit notamment les soirées festives organisées par certains sponsors. «Pour beaucoup, c’est le début des vacances. Certains sont dans les extrêmes. Ils boivent, fument, couchent…»
Sergei Aschwanden a connu les villages olympiques de Sydney, d’Athènes et de Pékin. «Nous n’avions pas encore Tinder, mais je ne crois pas que cela change grand-chose. Les athlètes se sacrifient pendant quatre ans pour répondre aux exigences. Ils auraient tort de ne pas profiter une fois la compétition terminée», assure-t-il. L’ex-judoka rappelle que la majorité des participants helvétiques ne peuvent pas vivre de leur sport. «La moindre des choses, c’est de les laisser profiter de ces moments inoubliables. C’est l’occasion de découvrir d’autres athlètes et d’autres disciplines sportives.»
Pour la psychiatre et sexologue Juliette Buffat, la drague entre athlètes n’a rien d’étonnant. «Vous réunissez des jeunes gens beaux et sportifs qui sortent d’un entraînement ardu et souvent solitaire. Forcément qu’il va y avoir beaucoup de tentations», analyse-t-elle. Elle met aussi en avant un aspect purement biologique. «Chez les hommes comme chez les femmes, l’exercice physique et le développement de la masse musculaire élèvent le taux de testostérone, l’hormone du désir.»
D’ailleurs, elle regrette les velléités des coaches qui interdisent les relations sexuelles avant une compétition. «Ils craignent la déconcentration ou l’épuisement, alors que faire l’amour peut aussi détendre et redonner de l’énergie. Chacun sait comment il réagit et les sportifs connaissent bien leur corps», observe la sexologue.
Le préparateur physique Florian Lorimier abonde. «Cela peut s’avérer plutôt bénéfique. Le sexe a un effet calmant qui peut aider à passer une bonne nuit», affirme celui qui a notamment travaillé avec Didier Cuche pendant douze ans. Il souligne que le mythe date de l’Antiquité et a la vie dure. «Dans les années 1980, l’abstinence était presque une règle. Aujourd’hui, c’est de plus en plus libre», constate-t-il.
Il admet d’ailleurs qu’il utilise la vie sexuelle des athlètes qu’il accompagne comme un indicateur important. «S’ils me disent qu’ils ont une baisse de libido, c’est mauvais signe. Cela montre qu’ils ont trop de pression ou qu’ils souffrent de surentraînement», précise le préparateur physique. En revanche, il rappelle que les ébats sexuels ne doivent pas empiéter sur le sommeil du sportif. «Forcément, si c’est les JO dans la chambre et que l’athlète ne dort pas, la performance va s’en ressentir.» Magali Di Marco va dans le même sens. «Le sexe, cela n’a pas d’impact. C’est plutôt la drague, le fait d’avoir la tête ailleurs, qui pourrait être mauvaise», détaille l’ancienne triathlète. Selon elle, les victimes des festivités dans le village olympique ne sont pas forcément ceux qu’on croit. «Le plus compliqué, c’est pour ceux qui ont des épreuves à la fin. C’est connu que c’est dans les derniers jours que cela commence à être le plus dépravé», sourit-elle.