Les jeunes communiquent nettement plus par écrans interposés. (Photo: AFP)
Depuis deux ans, le portier d’un club zurichois n’a plus rempli le spray au poivre qu’il utilise pour se défendre. Un signe des temps: il y a encore quelques petites années, il devait le recharger tous les quatre mois, relevait dimanche «Schweiz am Sonntag». Le journal tord le cou à une idée fausse: non, la criminalité des jeunes n’a pas augmenté. Au contraire, elle n’a jamais été aussi basse, confirment les statistiques.
En croissance constante depuis les années 1990, les actes de violence et de déprédation commis par les 16 à 18 ans ont connu un revirement à partir de 2010. «Une cause importante de cette baisse pourrait se trouver dans le fait que les comportements de loisirs ont changé», estime Marcel Riesen-Kupper, chef de la Justice des mineurs du canton de Zurich et président de l’Association suisse pour la justice des mineurs.
Au lieu de se retrouver dehors, en disco ou dans la rue, les ados communiquent nettement plus souvent par le biais des réseaux sociaux, tranquillement installés chez eux. Les règlements de comptes se font désormais au travers de posts plutôt qu’avec les poings. Et «les villes ont perdu de leur attrait», observe aujourd’hui le criminologue Martin Killias. Il craignait pourtant que la libéralisation de la vie nocturne engendre plus de violence.
S’ils génèrent des drames nouveaux, il semble donc que les réseaux sociaux n’ont pas que des effets négatifs. La diminution des vols, dommages matériels, agressions et blessures s’observe aussi ailleurs, comme en Allemagne.