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jeudi 5 janvier 2017

Bernard Nicod, «l'Empereur tactile avec les femmes»


Selon la loi, le harcèlement sexuel revêt plusieurs formes. 
Elles vont des remarques désobligeantes ou plaisanteries sexistes aux contacts physiques.


Le patron du groupe immobilier du même nom est sous le coup d’une enquête de la direction générale de l’enseignement postobligatoire vaudois, pour attouchements sexuels sur une apprentie. Il conteste en bloc les accusations.

Le promoteur immobilier Bernard Nicod est visé par une enquête pénale pour attouchements sexuels sur une apprentie. A titre préventif, la Direction générale de l’enseignement postobligatoire vaudois (DGEP) a décidé d’ouvrir une procédure en vue de lui retirer l’autorisation de former des apprentis et d’en engager dans le futur. Le recours formé par l’avocat de Bernard Nicod contre cette décision vient d’être rejeté par le Tribunal cantonal, révèle le quotidien gratuit «20 minutes».

Alertée par une dénonciation anonyme, la DGEP a fait entendre la victime présumée le 4 octobre par l’une de ses conseillères. En larmes, l’adolescente a confirmé les faits. L’apprentie, elle, n’a rien osé entreprendre de «peur des représailles au sein de l’entreprise». Elle est aujourd’hui en incapacité de travail.

«La DGEP a porté les faits à la connaissance du Ministère public», confirme Eric Cottier, procureur général du canton de Vaud qui rappelle toutefois le principe fondamental de la présomption d’innocence. Si des investigations sont en cours, il est encore trop tôt pour évoquer des qualifications juridiques d'actes qui appartiennent au registre des infractions contre l'intégrité sexuelle. Y a-t-il déjà eu des précédents? «A ma connaissance, Bernard Nicod n'a jamais été concerné par une telle affaire», explique le procureur général.

Selon «20 minutes», qui cite l’arrêt du Tribunal cantonal daté du 16 décembre 2016, le promoteur immobilier, âgé de 68 ans, «aurait agressé sexuellement une apprentie alors qu’elle remplaçait sa secrétaire habituelle». Il aurait «plaqué l’adolescente contre un mur en l’incitant à l’embrasser et en se livrant à des attouchements». Les faits se seraient déroulés le 7 juillet.

Après un premier contact infructueux en début de journée, Bernard Nicod a fini par répondre au cet après-midi. Dans une prise de position écrite, il explique que l'employée concernée n'est pas une adolescente: elle a 25 ans. «Elle n'est pas au chômage, mais travaille normalement chez nous sous contrat dans un climat détendu et professionnel», ajoute le promoteur. «Il n'y a pas eu d'agression sexuelle. La secrétaire n'a pas été plaquée contre un mur, il n'y en a pas de libres dans mon bureau!» Il dit en revanche regretter une «petite tape amicale» sur la fesse de cette collaboratrice.

A un proche collègue, il a ajouté: «C’est n’importe quoi, cette histoire.» En ajoutant: «De toute façon, vous connaissez l’ambiance au bureau.»

Tactile avec les femmes

Tous ceux qui côtoient de près ou de loin la régie immobilière évoquent des méthodes entrepreneuriales estampillées «Bernard Nicod». «C’est un homme exubérant, expansif dont les remarques sont parfois politiquement incorrectes. Il est assez tactile avec les jolies femmes», affirme l’un de ses collaborateurs qui préfère garder l’anonymat.

«Bernard Nicod peut faire peur. Il crie, hurle, mais c’est aussi un homme à l’écoute, intelligent avec une énergie folle et une immense capacité de travail, dit-elle. Il lui est arrivé de faire des remarques sexistes ou d’avoir des gestes déplacés. Mais il ne m’a jamais paru être un prédateur sexuel. Je dirais que c’est un chef à l’ancienne, un être impulsif qui tire sa virilité dans sa manière d’écraser tout le monde. C’est une méthode qui ne se pratique plus vraiment actuellement.»

Jalousé et envié

La plupart de ses proches craignent de parler ou de se prononcer sur cette affaire. Peur des représailles, crainte de s’en prendre au roi de l’immobilier romand. Selon un spécialiste, le milieu de la construction est considéré comme «un monde de brutes». «Beaucoup de personnes le jalousent ou lui en veulent. L’immobilier, c’est la jungle. Il y a beaucoup d’argent, de procès, d’avocats. Le politiquement correct n’a pas sa place. Et encore moins avec les femmes.»

Bernard Nicod est connu dans le monde immobilier romand comme un personnage flamboyant, souvent excessif, qui aime s'entourer de jeunes et jolies femmes et se vante volontiers de ses conquêtes féminines. En interview, il est à la fois cordial, aimable, autoritaire et sujet à des sautes d'humeur et coups de colère.

A l'automne 2016, Bernard Nicod avait suscité un tollé avec des propos tenus en direct à la RTS:«La Finma, qui correspond en fait au bras armé de la Banque nationale, se comporte avec les banques comme la Gestapo se comportait avec les Israélites pendant la Seconde Guerre mondiale», avait-il déclaré.

 

En décembre, il s'est mis en scène dans une vidéo avec le Père Noël, qui a suscité bon nombre de moqueries. Le promoteur et le bonhomme en rouge sont les seuls hommes de la saynète, où apparaissent plusieurs jeunes femmes toutes court vêtues. Des images qui avaient fait sourire, mais qu'on visionne aujourd'hui avec un regard légèrement différent.

Apprentis et «comportements inappropriés»

La Direction générale de l’enseignement postobligatoire vaudois (DGEP) ne fait aucun commentaire sur les cas particuliers - et notamment sur celui-ci. Mais on sait qu'au 15 novembre, 200 jeunes effectuaient un apprentissage d’employé de commerce dans la branche fiduciaire et immobilier auprès de 265 entreprises.

Le canton de Vaud délivre des autorisations de former renouvelables et pour un délai de six ans. Pour cela, les sociétés doivent remplir une série de critères relatifs à la loi fédérale et vaudoise sur la formation professionnelle: disposer de formateurs diplômés, respecter les ordonnances de formation métiers et la législation sur le travail en vigueur dans les branches respectives, etc.

En 2015, 18 procédures tendant à un retrait d’autorisation de former ont été ouvertes; 23 en 2016. Des chiffres stables, selon la DGEP. Lorsqu’une entreprise se voit privée d'autorisation de former, elle peut formuler une nouvelle demande si elle souhaite récupérer cette prérogative. Les apprentis touchés sont replacés dans d’autres lieux du même secteur par les commissaires professionnels. Le délai d’instruction se compte généralement en mois, mais peut être retardé par des voies de recours.