De Rechthalten (Dirlaret) & Sankt Ursen (St-Ours), Canton de Fribourg (en Nuitonie), Suisse
mardi 10 janvier 2017
Vous mangez beaucoup de viande rouge? C'est votre intestin qui trinque
Les hommes consommant beaucoup de viande rouge seraient plus souvent atteints d'une forme courante d'inflammation de l'intestin appelée la diverticulite. Ce sont les résultats d'une une étude publiée ce mardi 10 janvier dans Gut, une revue médicale spécialisée dépendant du British Medical Journal.
Cette étude est à prendre avec des pincettes car elle ne fait qu'observer un lien statistique et non de cause à effet. Elle a été réalisée à partir de réponses de plus de 46.461 hommes américains participant à une vaste enquête épidémiologique menée aux Etats-Unis depuis 1986.
Dans cette étude, les chercheurs, majoritairement rattachés à l'université de Harvard, ont comparé deux groupes. L'un étant composé des 20% de participants consommant le plus de viande rouge. L'autre rassemblant les 20% qui en mangeaient le moins.
Tous les quatre ans, il leur était demandé de dire avec quelle fréquence ils avaient consommé de la viande rouge, du poulet et du poisson au cours de l'année précédente, les réponses pouvant aller de "jamais ou moins d'une fois par mois" à "six fois par jour ou plus".
Viande rouge non transformée
Résultats: les cas de diverticulite ont été 58% plus nombreux dans le premier groupe. La diverticulite est une maladie provoquée par l'inflammation d'un ou plusieurs diverticules - des petites excroissances qui se forment sur la muqueuse interne de l'intestin. Au total, 764 hommes sur l'ensemble de la cohorte ont développé une diverticulite, soit 1,6%.
Ce risque accru est observé surtout pour les gros consommateurs de viande rouge non transformée (bœuf, agneau, porc), et beaucoup moins chez ceux qui mangent beaucoup de viande rouge transformée (comme le bacon, les saucisses, le salami).
D'autres facteurs potentiels?
Les hommes consommant plus de viande rouge étaient aussi plus souvent fumeurs que la moyenne des participants, ils pratiquaient moins d'activité physique et utilisaient davantage des anti-inflammatoires et des anti-douleurs. Mais les résultats de l'étude ont été corrigés pour éliminer l'effet potentiel de ces autres facteurs, expliquent les auteurs.
L'équipe avance toutefois plusieurs hypothèses, comme le fait que la consommation élevée de viande rouge pourrait perturber l'équilibre des bactéries présentes dans l'intestin.
Relativement courante, la diverticulite entraîne des complications graves dans 4% des cas (abcès, péritonite, perforation de l'intestin, etc.), rappelle l'article. La fréquence des nouveaux cas est en augmentation, en particulier chez les jeunes adultes, et elle serait la cause de 210.000 hospitalisations par an aux Etats-Unis.
Ses causes restent mal connues, même si le tabac, la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, le manque d'activité physique et l'apport insuffisant en fibres alimentaires sont identifiés comme des facteurs de risque.
Plusieurs fois déjà, la consommation de viande rouge a été liée à des troubles de santé. En octobre 2015, l'OMS alertait sur le fait que la charcuterie était probablement cancérogène. Il a aussi été question d'un lien entre viande rouge et cancer du côlon mais aussi cancer du sein.