Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

vendredi 31 mars 2017

Chronique d'une supercherie ou comment le PS compte sur Emmanuel Macron pour se maintenir au pouvoir




Le point de départ de cette élection, c'est le bilan catastrophique de François Hollande. Le chômage persistant, le mauvais état des comptes publics, la hausse des impôts, l'insécurité grandissante, l'affaiblissement de la France dans le monde: doté d'une impopularité record, le président n'a même pas été en mesure de se représenter, une première sous la Vème République.

Mais la gauche de gouvernement ne pouvait s'en tenir là. Il est dans la nature d'une organisation politique de chercher à se maintenir au pouvoir coûte que coûte, même après un échec, même contre la volonté d'une immense majorité des Français, et quel qu'en soit le moyen. Ce moyen ne pouvait être Benoît Hamon, le représentant des "frondeurs" qui ont empoisonné la vie du gouvernement. Ce sera donc Emmanuel Macron.

Pour apprécier le stratagème, il faut considérer la présidence de la République dans toutes ses composantes. C'est la clé de voûte de la Vème République et elle ne repose pas que sur un homme: lorsque les électeurs se rendront aux urnes les 23 avril et 7 mai prochains, ils se prononceront sur un candidat mais aussi un projet, un gouvernement, une majorité.

Un projet, quel projet? Emmanuel Macron a affirmé que "c'est une erreur de penser que le programme est le cœur d'une campagne" et il s'est beaucoup renié. Mais l'homme qui a d'abord construit sa popularité sur son aptitude à remettre en cause les dogmes socialistes (en critiquant les 35 heures, l'ISF, le statut de la fonction publique...) a abandonné toute velléité de réforme au moment de rédiger son programme.

Débarrassé de tout ce qui pourrait déplaire et en particulier de toute économie sur les dépenses, il promet désormais la continuité parfaite de la politique menée jusqu'ici. Difficile d'ailleurs d'imaginer qu'il pourrait en être autrement et que l'homme qui a été le principal inspirateur de la politique économique et sociale de François Hollande, comme conseiller puis comme ministre, puisse incarner la rupture...

S'agissant du gouvernement, la boucle est bouclée avec le soutien apporté par Manuel Valls. Il est d'ailleurs assez pathétique de voir la chronique des ralliements seulement freinée par l'entourage du candidat lui-même, qui demande en coulisses d'éviter un mouvement trop rapide ou trop visible afin de ne pas faire révéler le pot-aux-roses!

Quant à la majorité très incertaine d'Emmanuel Macron, chacun sait qu'elle ne pourrait, le cas échéant, reposer que sur une alliance avec le PS. Ce ne sont pas les candidats "En Marche" choisis sur internet, totalement inconnus du public et sans aucun ancrage local, qui vont, même à la faveur d'une vague présidentielle, constituer une majorité. Soit un grand nombre de députés PS sortants seront in fine repeints aux couleurs de la majorité présidentielle, soit ils seront agrégés à la majorité après l'élection. De toute façon, Macron ne pourra gouverner qu'avec le PS, et Manuel Valls a d'ailleurs clairement affiché sa volonté d'être à la tête de la future majorité...

Bien sûr les équipes du candidat sont à l'œuvre pour essayer par tous les moyens de mettre en scène le candidat "ni droite ni gauche", mais les faits sont là: aucun député de droite, aucun des 199 députés Les Républicains, ni aucun des 27 députés UDI, n'a parrainé Macron!

Le candidat en est réduit à afficher quelques élus amers ou recalés du suffrage universel pour essayer de faire illusion. Comme souvent, c'est entre responsables du PS que la cruauté est la plus grande et c'est ce qui a conduit le ministre Thierry Mandon à dire d'Emmanuel Macron que c'était le "premier candidat qui voulait faire la révolution en s'appuyant sur le musée Grévin".

Et quant au candidat lui-même, enfin, il a beau tenter par tous les moyens de tenir à distance François Hollande, il est clairement l'héritier du président de la République par son goût des synthèses molles et sa tendance à dire à chacun ce qu'il veut entendre. Emmanuel Macron doit tout à François Hollande qui a dit de lui: "Macron c'est moi". On ne saurait être plus clair.

Aujourd'hui, la supercherie apparaît clairement. Voter Macron c'est continuer avec cinq ans de plus de socialisme: cinq ans de plus de non réforme économique, de dérive des comptes publics, de laxisme face à l'insécurité. Les Français, dans leur immense majorité, ne veulent pas de cette issue.

Egger Philippe