L’an passé, Cantona, Le Graët (président socialiste de la FFF) et d’autres bobos compassionnels nous expliquaient que si Benzema et Ben Arfa n’étaient pas retenus dans l’équipe de France de football, c’était à cause du racisme de l’opinion publique française. Et, bien évidemment, Benzema soufflait sur ces braises.
Le climat était chaud, Manuel Valls montait au créneau pour s’opposer à la sélection de l’avant-centre du Real Madrid, au nom d’une certaine éthique. Faut-il rappeler que « Karim » était juste mouillé jusqu’au cou dans une sordide affaire de chantage à la « sextape » à l’encontre de son équipier de l’équipe de France, Mathieu Valbuena.
Un an plus tard, qu’en est-il ? Ben Arfa, transféré au PSG, est devenu un remplaçant de luxe. Personne ne s’indigne des choix de l’entraîneur du Paris-Qatar et ne brandit l’argument du racisme pour expliquer ce qui n’est qu’un argument sportif.
L’équipe de France, parce que Didier Deschamps a évincé Benzema, n’a jamais été aussi populaire auprès de ses supporters. Elle a enthousiasmé, l’été dernier, la France entière par ses prestations de l’Euro, avec un trio d’attaque magique : Payet-Griezmann-Giroud. Pas besoin de Benzema !
Aujourd’hui, derrière Olivier Giroud, avant-centre des Bleus, il y a des joueurs d’expérience et des jeunes pousses prometteuses : Gameiro, Gignac, Lacazette, Dembelé, Martial, et la dernière pépite du football français, le formidable attaquant monégasque Mbappé.
Et c’est à ce moment-là que Benzema, qui n’a jamais caché son mépris de la France, se sent obligé de pleurnicher et de demander des comptes au sélectionneur, Didier Deschamps, sur fond d’antiracisme instrumentalisé.
Et, bien évidemment, les journaleux de L’Équipe, Benoît Hamon (élu député grâce aux musulmans de Trappes), Guy Roux (qui osait dire que son centre de formation, à Auxerre, c’était 80 % de Noirs africains, 10 % de Maghrébins et 10 % de Français) et autres journaleux gauchos avides de noircir du papier relancent la polémique Benzema. Karim ne serait-il pas victime du racisme de la France profonde ?
L’offensive était parfaitement orchestrée
D’autant plus qu’Olivier Giroud, qui avait eu l’impudence de succéder à Benzema à la pointe de l’attaque française, était en difficulté dans son club, Arsenal. Raison de plus pour accentuer l’offensive contre le sélectionneur et lui imposer, par une campagne politico-médiatique, le retour du joueur le plus détesté (à juste titre) du football français.
Quitte, dans le contexte de la présidentielle, à jouer une partition anti-FN : ne pas retenir Karim, c’est donner des gages au discours nauséeux de Marine. Bref, reprendre Karim pour battre Marine.
Manque de chance, le terrain a de nouveau parlé. Ce samedi, la France a marqué 3 buts contre le Luxembourg, et Olivier Giroud a réussi un doublé. Ce qui fait que ce joueur – qui chante « La Marseillaise » à pleins poumons, contrairement à Benzema – a aujourd’hui des statistiques éloquentes. Olivier Giroud a marqué 23 buts en 60 matches, Karim Benzema (qui tire les penalties) en a marqué 27 en 81 matches. Donc, il n’y a pas photo, sur le rendement, mais surtout sur l’esprit. Olivier se dit prêt à mourir pour le maillot de l’équipe de France, Karim explique que la France n’est qu’un choix sportif et que son cœur bat pour l’Algérie.
Donc, que Didier Deschamps résiste à toutes les pressions et maintienne le cap : Benzema n’a plus rien à faire en équipe de France, tout simplement parce qu’il y a bien meilleur que lui, sur le terrain, et surtout pour incarner l’esprit français.
Pierre Cassen
Militant associatif et auteur