M. Le Maire ne nous surprend plus. Sans attendre le résultat de l’élection, il confie au JDD qu’il est prêt à « sauter dans le vide » ! Rien que ça ! « Je ne serai jamais un planqué. Je préfère prendre tous les risques, sauter dans le vide. » Bon, planqué, il l’a été un peu beaucoup pendant toute la campagne de son candidat : il s’était éclipsé à la première balle ! Et son courage insensé du 7 mai se résume à sauter… dans les bras de Macron ! On a connu saut dans le vide plus risqué !
Mais notre député LR, en énarque précis et organisé, est d’ores et déjà décidé, faisant fi des consignes de son parti (mais quel crédit leur accorder encore ?), à se présenter sous l’étiquette « LR-Majorité présidentielle » ! Ou LR tout court, étant attendu qu’il sera dans la majorité présidentielle ! Terrible alternative : trahison totale ou semi-totale ? À vous de choisir !
Et justement, son parti, l’accusation de trahison, M. Le Maire les balaye d’un retournement de veste.
Le parti ? « Je ne m’en soucie pas trop. Ce sont les électeurs qui décident, pas les appareils politiques » ; « Quelle famille politique ? Ceux qui travaillent avec Sens commun, la droite libérale, les Européens ou les souverainistes ? » La trahison ? « Trahison de quoi ? De mes idées ? » Avec Macron, « il y a des nuances, oui. Des incompatibilités, non ».
Les choses sont claires : Le Maire était le Macron de la droite. D’ailleurs, il a fait 2,4 % à la primaire de la droite et du centre.
Un Macron qui échoue, c’est vraiment pas beau… Préfiguration du destin de son jumeau qui, lui, a réussi son coup ? C’est l’aveu qu’il lâche, rageur, jaloux :
« Je n’y suis pas arrivé. Macron y est arrivé. Qu’est-ce qui a fait la différence ? Il a été plus transgressif que moi. C’est une leçon pour l’avenir. »
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Et si les électeurs de l’Eure étaient encore plus transgressifs que leur Macron raté et aigri ? À vrai dire, ils ont déjà commencé : dans la circonscription de M. Le Maire, Marine Le Pen est passée, en cinq ans, de 19 à 31 % le dimanche 23 avril.
Dominique Monthus