Le Plat Bernois, voilà une belle alternative aux traditionnelles choucroutes et autres pot-au-feu, puisqu’il s’agit presque des deux à la fois!
C’est un magnifique plat traditionnel, de saison avec en prime une belle histoire, ce qui n’est pas pour me déplaire !!
On raconte que le « Berner Platte » fut servis pour la première fois le 5 mars 1798 au Gasthof Kreuz à Wohlen au soir de la bataille de Neuenegg.
En pleine invasion du Canton de Berne par l’armée Française, le 4 mars 1798, la ville de Berne capitulait.
Le lendemain, les combats se poursuivirent à Frauenbrunnen, au Grauholz ainsi qu’à Neuenegg.
Si les Bernois furent défaits dans les deux premières localités, à Neuenegg une troupe d’irréductibles parvint à repousser les Français de l’autre côté de la Singine !!
Le soir-même, plusieurs de ces vaillants guerriers se réunirent au Gasthof Kreuz où ils furent chaleureusement accueillis.
"Ils célébrèrent leur victoire par un grand festin, chaque femme fouilla dans ses provisions et rapporta ce qu’elle avait, l’improvisation fit le reste et le Plat Bernois était né…"
En voici la recette, ne prenez pas peur en voyant le nombre de viandes qui la compose, puisque l’on peut l’adapter selon ses goûts et surtout en fonction du nombre de personnes à table!!
Ingrédients:
1 jarret de porc salé (Gnagi)
1 Langue de boeuf fumée
1kg de boeuf à bouillir (palleron, poitrine…)
1kg de lard salé ou fumé
1kg de carré de porc fumé
1 saucisse de langue bernoise (Zungwurst)
8 rouelles d’os à moelle
5 paire de saucisses « Emmentärli » (ou saucisse de Vienne, Knacki)
2 oignons ciselésharicots verts sechés, photo www.saison.ch
50g de saindoux
500g d’haricots verts séchés
(à faire tremper 12 heures à l’avance)
1 bouquet garni
1 carotte, 1 oignon, 2 clous de girofle, 2 branches de céleri-branche, 2 feuilles de laurier
Préparation:
-Commencer par blanchir la langue de boeuf et le jarret de porc.
Pour cela, les déposer dans une casserole, recouvrir d’eau froide, amener à ébullition puis égoutter.
-Réunir dans une grande marmite, la langue blanchie et le boeuf à bouillir.
-Mouiller à hauteur avec de l’eau et amener à ébullition.
-Ecumer, ajouter le bouquet garni, la carotte épluchée, l’oignon piqué de deux clous de girofle et les deux branches de céleri.
-Laisser mijoter en écumant souvent pendant 2 bonnes heures en fonction des morceaux de viande choisis.
-Vérifier l’assaisonnement en cours de cuisson, cela va dépendre de votre langue de boeuf fumée si elle est plus ou moins salée…
-Ajouter les os à moelle en fin de cuisson.
-A part, faire suer les oignons ciselés avec le saindoux. Ajouter les haricots égouttés et mouiller à hauteur avec le bouillon de cuisson du boeuf.
– Déposer sur les haricots le lard fumé, le jarret de porc blanchis, le carré de porc fumé et les 2 feuilles de laurier puis couvrir. Cuire pendant 2 heures dans un four préchauffé à 160 C°. Si nécessaire retirer les viandes déjà cuites en cours de cuisson.
– Pocher séparément le saucisson Vaudois durant 45 minutes, en fin de cuisson ajouter les Emmentärli pour les chauffer.
-Dresser soigneusement sur un grand plat les haricots verts séchés en alternance avec les viandes coupées et accompagner de pommes de terre nature.
A noter tout de même que certains remplacent les haricots verts secs par des haricots verts frais ou des choux-raves, des choux blancs, de la choucroute ou enfin un mélange de légumes de saison. Vu l’histoire du plat, on en comprend les raisons!
Pour faire passer tout ça on peut rester dans le Canton de Berne avec un vin des coteaux du Lac de Bienne.
Je vous propose un pinot noir de Beat Burkhardt, du Domaine viticole Maison de Bienne (Weingut Bielerhaus) à Gléresse (Ligerz).
Egger Ph.