Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

vendredi 1 septembre 2017

Le sexe avec des robots; c'est pour demain !




On connaît le monstre imaginé par Mary Shelley dans Frankenstein ou le Prométhée moderne, ou encore Der Zauberlehrling (L’Apprenti sorcier) de Goethe, qui montrent comment l’homme peut être dépassé par sa création. Avec les progrès extraordinaires de la robotique et de l’intelligence artificielle, on s’interroge – et pas seulement dans des récits de science-fiction – sur les risques de voir un jour les robots prendre le dessus sur les hommes.

Mais, de manière – apparemment – plus anecdotique, le journal 20 Minutes vient de publier, cet été, une enquête sur l’amour avec les robots. Vous vous souvenez sans doute du film Her, de Spike Jonze, sorti en 2014 : il raconte l’histoire d’une romance entre un homme et un système d’exploitation doté d’une intelligence artificielle. Un film réussi, qui n’est pas dénué d’une réflexion existentielle. Mais là, c’est encore mieux ! Voyez plutôt.

Le journal a interrogé David Levy, l’auteur de Love + Sex with Robots, titre qu’il n’est pas nécessaire de traduire pour comprendre ce dont il s’agit : en 2050, des mariages pourraient être célébrés entre humains et robots androïdes. Selon lui, ce n’est plus de la science-fiction, c’est en passe d’être réalisé. Une entreprise américaine, spécialisée dans les poupées gonflables, s’apprête d’ailleurs à sortir un robot sexuel intelligent qui ressemble à un être humain.

Ce n’est pas une blague ! Au Royaume-Uni, un chercheur avait déjà expliqué que les robots pourraient créer « une expérience sexuelle fantastique […]. Il y a plein d’avantages au sexe avec les robots… C’est sûr, vous n’attrapez pas de maladie, vous pouvez contrôler », souligne-t-elle. Peut-être un moyen de lutter contre la prostitution ? Et pas de risque que le robot remplace les relations sexuelles entre humains ! Un argument de poids : « Les gens regardent régulièrement du porno et continuent pourtant de faire l’amour avec des êtres humains. »

David Levy va plus loin : il estime que des êtres humains pourront éprouver des sentiments amoureux pour les robots. Il paraît que certaines personnes développent un attachement fort pour leur poupée gonflable, qu’ils traitent comme une compagne. Des tordus et des fétichistes, vous saviez que ça existait, mais vous étiez loin d’imaginer ces excès ? Eh bien, vous aviez tort ! Pour l’auteur de Love + Sex with Robots, dans les années à venir, il sera possible de discuter avec des robots, ce qui créera une vraie relation entre l’homme et le robot, et plus si affinités.

Il présente un autre argument qu’il juge imparable. On connaît l’attachement de certaines personnes à leur animal domestique. Par une sorte de mimétisme réciproque, elles finissent par ressembler étrangement à leur chien ou à leur chat. Mieux ! Dans une enquête à Chicago, on a demandé à des femmes âgées qui elles préféraient voir mourir en premier : leur animal ou leur époux ? La plupart auraient répondu : leur mari ! Si l’on s’attache à ce point à un animal, pourquoi ne s’attacherait-on pas encore plus fortement à des robots qui parlent, qui consolent, qui agissent comme un humain ? Jusqu’à les épouser.

On est effaré d’apprendre que de telles recherches suscitent cet intérêt et trouvent des promoteurs : le sexe avec des robots deviendrait un business comme les autres ! Il n’est pas certain, pour reprendre l’interrogation initiale, que les robots sonnent le glas de l’humanité ; mais on n’a pas besoin d’être un père la pudeur pour trouver qu’en faire des objets de consommation, un ersatz sexuel, le parangon de l’amour, est une marque de profonde décadence.

La nature humaine se déconstruit sous nos yeux : si, au moins, ce phénomène permettait de prendre conscience de ce qu’elle est pour la préserver ! Faute de quoi, ce serait le triomphe des robots par abandon de l’humanité.

Philippe Kerlouan