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samedi 3 février 2018

L'alpiniste Tomek Mackiewicz a été sacrifié au profit d'Elisabeth Revol


Tomek Mackiewicz, mai 2016. (Photo: AFP/Tomasz Urbanek)


Le Dr Robert Szymczak, médecin de l'expédition polonaise du K2, dont font partie les deux alpinistes qui ont secouru Elisabeth Revol sur le Nanga Parbat (8125 m), est revenu sur les raisons ayant poussé à la décision collective d'arrêter la tentative de sauvetage de Tomek, très affaibli à 7200 m, pour se concentrer sur celui d'Elisabeth, rejointe à 6300 mètres.

La «raison principale» a été «l'incapacité» de faire se poser un hélicoptère à 6500 m avec une équipe dotée de bonbonnes d'oxygène et d'un brancard, seule option permettant d'envisager le sauvetage des deux grimpeurs.

De fait, Denis Urubko et Adam Bielecki sont partis à pied et quand ils ont rejoint Elisabeth Revol, dans la nuit du samedi au dimanche, les prévisions météo annonçaient une forte dégradation, rendant «impossible» toute ascension au-delà de 6.500 m.

Décédé d'un épuisement généralisé

«Poursuivre le sauvetage de Tomek aurait été une erreur, car il aurait fallu qu'Elisabeth Revol poursuive sa descente seule (ndlr: elle souffrait de gelures et de fatigue extrême après trois jours et deux nuits dehors), cela aurait exposé l'équipe de secours à un danger de mort vu la météo et d'un point de vue médical, les chances de trouver Tomek vivant étaient très faibles», a estimé le Dr Szymczak.

Selon lui, «il est probablement décédé» d'un épuisement généralisé lié à la très haute altitude et «l'organisation d'une campagne de recherche n'est pas justifiée pour le moment», compte tenu des risques.

Pour le Dr Frédéric Champly, qui assure la prise en charge d'Elisabeth Revol aux Hôpitaux du pays du Mont-Blanc et qui a recueilli auprès d'elle des précisions sur les troubles de Tomasz Mackiewicz, ce dernier est «très probablement mort dans les heures qui ont suivi (3, 4, 5 heures)» sa séparation d'avec la Française, vendredi dernier, «en s'endormant et sans souffrir du tout».

Le Nanga Parbat (la montagne tueuse), Mackiewicz en était obsédé

Tomasz Mackiewicz souffrait déjà de gelures et d'ophtalmie des neiges (aveuglement dû à la réverbération du soleil sur la neige) au sommet. La cordée s'empresse de prendre le chemin du camp de base, mais il est déjà trop tard.

Le Polonais ne peut bientôt plus continuer de descendre, victime, de surcroît, d'un mal aiguë des montagnes (œdème pulmonaire). Suivant les consignes des secours en liaison radio, Elisabeth Revol monte leur unique tente à une altitude de 7200m, le protège comme elle peut et poursuit sa descente.

Contrairement à ce que pense alors la Française, personne ne pourra venir en aide au Polonais. La suite, on la connaît : la Française sera secourue par deux des meilleurs alpinistes du monde, Denis Urubko et Adam Bielecki, après trois jours d'une descente infernale. Et il sera déjà trop tard pour espérer retrouver Tomasz Mackiewicz en vie.