Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 29 mars 2018

Les Suisses et leurs bancs, une belle histoire d'amour
































En Suisse, les bancs publics sont considérés comme des biens culturels. Mais les pouvoirs publics veulent économiser et ils confient de plus en plus leur construction et leur entretien à des privés.

Les excursions sont l’un des hobbys les plus populaires en Suisse. Qu'y a-t-il de plus beau que de se reposer sur un banc et d’admirer le panorama après une marche fatigante en montagne. C’est en 1818 déjà qu’un banc public avait été construit près des chutes du Giessbach, près du lac de Brienz (Berne).

Le banc est cependant une invention urbaine pour les riches. Ils ont fleuri dans les parcs publics au milieu du 19e siècle. Ils étaient surtout utilisés par la bourgeoisie, qui ne manquait pas de temps pour aller se promener.

Avec le temps, les bancs publics sont devenus une tradition suisse et sont aujourd’hui considérés comme des biens culturels. Une journée spéciale (Journée banc’air) leur est même consacrée dans le cadre de l’Année du patrimoine culturel 2018.

L’Etat économise, les privés donnent

Mais il faut de l’argent pour l’entretien des bancs publics. L’an dernier, la ville de Winterthur, dans le canton de Zurich, a retiré de nombreux bancs, car le service compétent devait économiser. Il y a trois ans, la ville de Lucerne voulait faire la même chose, mais des peintres et des charpentiers locaux se sont mis gratuitement à disposition pour prendre soin des quelque 1300 bancs.

Dans toute la Suisse, de nombreuses «associations d’embellissement» se sont engagées, sur une base volontaire, à installer de nouveaux bancs. Dans certains endroits, notamment à Winterthur, le citoyen peut devenir parrain d’un banc. En guise de remerciement, une plaque au nom du mécène est apposée sur le banc.

L’Association pour la promotion de la culture des bancs publics est allée encore plus loin en élaborant une carte en ligne des bancs de Suisse, avec beaucoup d’informations sur l’accessibilité et la vue. Sur cette plate-forme, les gens ont la possibilité de partager des photos, des histoires et des informations.

S’asseoir en ville

L’été dernier, dans la ville de Zurich, des privés ont lancé l’initiative «Hansbank». Pour contraster avec l'anonymat urbain, on a demandé aux résidents d'animer un banc devant leur porte – avec de la musique, des décorations ou un goûter – pour que les voisins et les passants puissent socialiser. Sur une carte, on pouvait voir où se trouvaient ces bancs. Et quiconque n'avait pas de banc à l'extérieur de sa maison, avait toujours la possibilité d'en construire un.

A Zurich, il n'y a eu qu'un seul été où le public ne s'est pas plaint du manque de bancs: en 2001, dans le cadre du projet artistique «BankArt», plus de 1000 bancs réalisés par des artistes et des menuisiers avaient été exposés dans le centre-ville. Cependant, ceux-ci avaient été mis aux enchères à la fin de l'événement.

Sibilla Bondolfi