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mardi 24 juillet 2018

Les défenseurs des plus de 50 ans haussent le ton


Le nombre de travailleurs de plus de 50 ans qui sont au chômage a régulièrement augmenté en Suisse depuis une dizaine d'années. Plusieurs cantons romands ont introduit des mesures pour lutter contre le sous-emploi, qui s'ajoutent à celles prévues par la loi sur l'assurance chômage révisée en 2011.

Dans le canton de Fribourg, le Service public de l'emploi (SPE), en collaboration avec Pro Senectute Fribourg, a mis sur pied en 2016 la mesure Pro 50 . Sous forme de tandem, un retraité joue le rôle de mentor et soutient le senior dans ses recherches d'emploi.

En 2016 et 2017, 78 personnes ont bénéficié de la mesure. Fin 2017, 26 d'entre elles étaient toujours ou à nouveau inscrites au chômage. Et 17 avaient retrouvé un emploi. Le canton ne dispose pas d'autres mesures spécifiques. Sa politique vise à ne pas faire de stigmatisation en fonction de l'âge.

Les associations de défense des travailleurs de plus de 50 ans demandent des actes concrets. Une initiative sur le 2e pilier pourrait relancer le débat.

La grogne monte dans les associations de défense des travailleurs de plus de 50 ans. Ces dernières ne veulent plus de «bla-bla» et demandent des actes concrets. Une initiative populaire sur les taux de cotisation au 2e pilier pourrait relancer le débat.

L'association 50etplus, et son pendant alémanique Avenir 50plus, ont boycotté en avril la dernière conférence nationale sur les travailleurs âgés, centrée sur la formation continue. Selon elles, cette rencontre relevait de la farce.

Cela fait des années que l'on parle de formation. «En réalité, les gens qui se tournent vers nous travaillent dans des bureaux et des banques et ont une formation solide», explique Luigi Miriello de 50etplus. Une constatation partagée par la Conférence suisse des institutions d'action sociale (CSIAS) dans un document présenté en février. Les bénéficiaires âgés de l'assistance sociale ont un niveau de formation plus élevé que les classes d'âge plus jeunes.

Poussés à la préretraite

«Les entreprises qui discriminent et licencient les plus de 50 ans reportent des coûts énormes sur la collectivité mais personne ne veut leur imposer de règles plus contraignantes», critique Luigi Miriello. En France, par exemple, les grandes sociétés sont obligées d'avoir un taux minimum d'employés dépassant les 50 ans.

Selon les associations, beaucoup de travailleurs âgés sont poussés à la préretraite car de nombreuses entreprises, plutôt que de les licencier, leur imposent des réductions de leur taux d'occupation et leur confient des postes moins intéressants. Selon les calculs du Secrétariat à l'économie, le nombre de personnes de 50 à 64 ans en sous-emploi augmente de manière exponentielle.

2e pilier

Du côté de Workfair 50 s, on s'inquiète de l'impact de la cotisation au 2e pilier. «Beaucoup d'employés de plus de 50 ans risquent d'être licenciés à cause des coûts élevés de la part patronale à la caisse de pensions dès 45 ans. Les cas de remplacement par des travailleurs »moins chers« sont toujours plus fréquents», fait valoir Pierre Bayerdörfer. L'association vient de lancer une initiative réclamant un taux unique de cotisations LPP.

Le taux de chômage des plus de 50 ans est plus bas que la moyenne, mais le nombre des sans emploi dans cette tranche d'âge croît plus rapidement. Les chômeurs (selon la définition de l'Organisation mondiale du travail) sont 10% plus nombreux en 2017 qu'en 2010, mais la hausse atteint 39% chez les plus de 50 ans.

Les gens dépassant cet âge et au chômage depuis plus d'un an sont proportionnellement (54%) plus nombreux que la moyenne (37%). Même constat du côté de l'aide sociale. Depuis 2011, le nombre des sans emploi recevant des prestations d'assistance a augmenté de 33%, et même de 50,3% chez les plus de 50 ans. Selon Workfair 50 , seuls 13,7% des sans-emploi âgés qui bénéficient de l'aide sociale réussissent à retrouver un véritable travail.

Aux frais de la collectivité

«Un quinquagénaire qui passe d'abord par le chômage puis par l'assistance, après avoir pioché dans ses économies et liquidé ses biens, devra demander des prestations complémentaires une fois arrivé à la retraite», note Pierre Bayerdörfer. Au final, les coûts retombent sur la collectivité.

Pour les associations, il s'agit d'une véritable bombe à retardement qui coûtera des milliards de francs aux cantons et aux communes. Selon Workfair 50 , un sans emploi de plus de 50 ans pourrait selon son âge et sa santé coûter plusieurs millions. Luigi Miriello craint que pour enrayer cette évolution, on taille dans les prestations, ce qui aggraverait encore la situation.

La CSIAS propose une alternative. Les plus de 55 ans, ayant travaillé au moins 20 ans, qui perdent leur emploi et s'inscrivent à un office régional de placement devraient rester couverts par l'assurance chômage jusqu'à avoir atteint l'âge de la retraite. Selon la Conférence, les coûts d'un tel modèle dépendent de l'attitude des entreprises. Si ces dernières ne laissent pas tomber les travailleurs âgés, la facture sera très légère.

ATS