Portrait de Maximilien Kolbe en 1939
En 1906, Rajmund Kolbe, un jeune polonais de 12 ans, prétend avoir eu une vision de la Vierge de Czestochowa. Celle-ci va changer à jamais son existence, qu’il vouera désormais à la religion.
Dans cette vision, la Vierge lui a proposé deux couronnes : une blanche pour la pureté et une rouge pour le martyre. Elle lui a ensuite demandé de choisir, et le jeune Rajmund a accepté les deux, en s’engageant à devenir chaque jour meilleur.
Kolbe étudie ensuite à Rome avant d’être ordonné prêtre en 1919. Il retourne ensuite en Pologne où il supervise la construction d’un couvent près de Varsovie, et met en place une maison d’édition et une station de radio.
En 1930, il part pour le Japon avec quatre frères, et construit l’année suivante un couvent sur une colline proche de la ville de Nagasaki. Ce sera d’ailleurs le seul bâtiment resté debout lors de l’explosion de la bombe atomique en 1945.
Il revient en Pologne en 1935. Lorsque le pays est envahi par l’armée allemande quatre ans plus tard, sa fraternité accueille des milliers de réfugiés polonais catholiques ou juifs.
En 1941, Maximilien Kolbe lance une émission de radio illégale dans laquelle il dénonce les crimes commis par les nazis, et supervise la création d’un journal qui critique ouvertement le Troisième Reich.
Les nazis finissent par découvrir que la fraternité fondée par Kolbe héberge des juifs, et l’homme est arrêté par la Gestapo le 17 février 1941 avant d’être violemment battu.
Il est transféré le 28 mai 1941 vers le camp d’Auschwitz sous le matricule 16670. En juillet de la même année, un homme disparaît du bloc 14, où se trouve le père Kolbe.
En représailles, les nazis choisissent dix hommes vivant dans le même baraquement, qui seront enfermés dans un bunker et condamnés à mourir de faim et de soif.
Lorsque le prisonnier Franciszek Gajowniczek apprend qu’il a été choisi pour mourir, il s’écrie « Ma pauvre femme ! Mes pauvres enfants ! Que vont-ils devenir ? ». Maximilien Kolbe se porte alors volontaire pour le remplacer.
Franciszek Gajowniczek, photographié lors de son arrivée au camp
Les nazis acceptent sa proposition, et les dix prisonniers sont enfermés dans un bunker souterrain du camp faiblement éclairé par d’étroites ouvertures.
Assoiffés, les prisonniers sont contraints de boire leur propre urine et de lécher l’humidité qui s’est déposée sur les parois du bunker.
Bien que la faim et la soif les poussent à s’entretuer après quelques jours seulement, le prêtre réussit finalement à rétablir le calme et la piété au moyen de prières et d’oraisons.
Après deux semaines sans nourriture, seul le père Kolbe qui a soutenu et vu mourir tous ses compagnons, est encore en vie. Il est finalement exécuté le 14 août 1941 d’une injection de phénol dans le bras, et son corps est brûlé dans un four crématoire le lendemain.
Panneau rendant hommage à Maximilien Kolbe à Auschwitz
Le père Maximilien Kolbe aura combattu les injustices de manière pacifique au péril de sa vie. Il est finalement canonisé comme martyr par le pape Jean-Paul II le 10 octobre 1982, en présence de Franciszek Gajowniczek.
Yann Contegat