Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

samedi 20 octobre 2018

Vous cherchez un emploi en Suisse ?


Suivez les conseils des grandes entreprises

Les expatriés en Suisse ont un revenu annuel moyen de $202,865 (CHF202,516), selon HSBC.
(Keystone)


Les lecteurs de swissinfo.ch, plate-forme en dix langues, viennent du monde entier. Pas étonnant donc que l'une des questions reçues les plus récurrentes soit la suivante: «Comment puis-je trouver un emploi en Suisse?»

Le pays alpin abrite des milliers d'entreprises multinationales étrangères et suisses. Nombre d’entre elles offrent des perspectives intéressantes aux professionnels multilingues et ouverts sur le monde.

Nous avons demandé à quelques grandes multinationales helvétiques, qui couvrent un large éventail de secteurs, ce qu'elles recherchent chez un candidat. Les réponses ont permis de dégager des tendances claires, mais aussi des mises en garde intéressantes.

Profil correspondant

Nestlé, Roche, Glencore, ABB ou LafargeHolcim: ces grands noms de l’industrie suisse peuvent faire bonne impression sur votre carte de visite, mais ne perdez pas votre temps si vous ne possédez pas les compétences et l'expertise requises. Les recruteurs de ces cinq entreprises soulignent, en premier lieu, l'importance de répondre aux exigences techniques du poste mis au concours. Être en phase avec les valeurs et les perspectives de développement de la société vient en deuxième position. Les multinationales veulent embaucher des personnes qui saisissent leur mission et peuvent évoluer avec elles.

«Chez Roche en Suisse, nous employons quelque 14 000 personnes dans plus de 140 secteurs différents. La diversité des qualités professionnelles et personnelles que nous visons est donc grande», déclare Wiebke Bräuer, responsable du recrutement de nouveaux talents au sein du géant pharmaceutique bâlois. «De manière générale, nous recherchons des personnes qui partagent les valeurs de l'entreprise et présentent un potentiel de développement en vue de futures évolutions de carrière.»

Comprendre ce que fait une entreprise peut être aussi important que la façon dont elle l’effectue. La multinationale helvético-suédoise ABB, active dans les domaines de la robotique et de l'automatisation industrielle, a développé un modèle de compétences sophistiqué, basé sur des valeurs correspondant aux qualités recherchées chez tous ses employés. Celles-ci vont de l'innovation au professionnalisme, en passant par la rapidité et l'orientation client. Chaque candidat est évalué en fonction de cette matrice. 

Un monde en plein bouleversement

«En tant que leader technologique dans un monde en plein bouleversement, nous recherchons également, en tout candidat, la résilience, un esprit de partenariat, une facilité d'apprentissage, la capacité à travailler avec, à travers et dans des mondes virtuels, ainsi que des connaissances numériques», précise Prasad Swaminathan, responsable des talents et des apprentis chez ABB. L'entreprise compte 135 000 employés de 162 nationalités, pour la plupart des cols blancs, même si elle dénombrait environ 270 sites de production en juin 2018.

L'accent est également mis sur le savoir-faire numérique chez le cimentier LafargeHolcim, qui emploie 81 960 personnes à travers le monde, dont près de 2000 en Suisse. «Nous recherchons des personnes qui font preuve d’intégrité, d’esprit d'entreprise, de collaboration et de compétences dans le secteur numérique, tout en se concentrant sur les résultats», indique Cláudio Nagib Calçada, responsable de la gestion des talents au sein du groupe franco-suisse.



Les bases

Le format de votre CV importe moins que sa clarté. Si vous postulez à un poste de niveau débutant ou junior, les sociétés examineront de près vos études, vos diplômes et vos loisirs. Pour les postes de direction, une plus grande importance est accordée aux expériences professionnelles précédentes ainsi qu'aux compétences en management et en leadership. Dans le cas d’une fonction internationale, la capacité du candidat à s'adapter à une nouvelle culture et à travailler dans un environnement multiculturel est prise en compte. De même que la plus-value qu’il peut apporter à l’entreprise et qui le distingue des candidats locaux.

«Tout consiste à décrire et à résumer votre carrière d'une manière qui suscite la curiosité du recruteur afin que celui-ci prenne son téléphone et vous invite à un premier entretien», pointe M. Calçada.

Pour impressionner vos patrons potentiels, mieux vaut avoir de bonnes relations avec vos anciens employeurs, bien que les entreprises multinationales accordent une importance variable aux références et aux lettres de recommandation. Chez LafargeHolcim, ces deux éléments sont importants. Roche se soucie plus de l'expérience, mais peut exiger un «certificat de bonne conduite» pour certains postes. De son côté, Nestlé prend systématiquement en compte les lettres de référence dans les dernières étapes du processus de recrutement. En revanche, le géant alimentaire vaudois examine rarement les candidatures spontanées. Cela ne doit pas vous dissuader de tenter votre chance dans les autres multinationales. Certaines conservent au moins votre CV dans leurs dossiers.

L'entretien: être prêt et soi-même

Félicitations! Vous avez décroché l'entretien. Si vous ne vivez pas en Suisse, il y a fort à parier que le premier échange aura lieu par téléphone ou par Skype. Mais, pour garantir des conditions équitables, la plupart des multinationales proposeront au candidat, quel que soit son lieu de résidence, la possibilité d'une entrevue en personne au cours de l'étape finale du processus d'embauche. Un petit conseil? Soyez prêt et vous-même. Les experts sont unanimes sur ce point. Profitez de la discussion pour poser vos propres questions et, surtout, ne tâtonnez pas sur celle-ci: «Que savez-vous de l’entreprise?».

«Cette dernière peut sembler simple et logique, mais vous seriez surpris de voir combien de candidats ne sont pas capables d’y répondre correctement», relève Gerda Schwindt, responsable des ressources humaines chez Glencore. Cette multinationale, dont le siège se trouve à Baar dans le canton de Zoug, est active dans le négoce de matières premières.

«Informez-vous sur qui nous sommes et ce que nous faisons. Quand la question viendra, vous pourrez ainsi rappeler plus que ceci: Glencore a été fondé en 1974 par Marc Rich.»

Les apprentis en force

Gerda Schwindt a fait face à des candidats, évoluant dans différents secteurs, mal préparés – qu’ils soient au début ou à un stade plus avancé de leur carrière.

En revanche, les jeunes de 15 à 16 ans qui aspirent à une place d’apprentissage chez Glencore se sont montrés généralement très bien préparés aux entretiens, tout comme les diplômés de l'enseignement supérieur impatients de trouver un poste de travail. Le groupe zougois n'engage pas de traders issus d'autres entreprises, préférant former les siens.

Les experts accordent également de l’importance aux motivations qui poussent à un changement de carrière ainsi qu’à la capacité à travailler dans une structure non hiérarchique. «Chez Glencore, vous ne pouvez pas gravir les échelons comme c’est le cas dans le secteur financier», indique Gerda Schwindt. «Notre structure organisationnelle est très mince et extrêmement plate. Vous devez donc trouver un intérêt à développer le poste avec l'entreprise.»

Alors, comment vous préparer? Pour commencer, faites une recherche approfondie sur la société. De plus, soyez au clair sur les tâches spécifiques au poste en question et sur la manière dont vous pouvez vous intégrer au sein de l'entreprise.

«Effectuez des recherches approfondies sur l'entreprise et préparez-vous à utiliser ces connaissances pendant toute la durée de l'entretien et pas seulement dans une seule déclaration», souligne Cláudio Nagib Calçada, de LafargeHolcim. «Apprenez à écouter votre interlocuteur et à vous écouter vous-même. Décryptez le langage corporel. Soyez vous-même.»

«Un conseil simple, mais utile, est de lire attentivement le descriptif du poste», note Inge Gratzer, responsable des relations médias chez Nestlé, qui emploie en Suisse plus de 10 000 personnes d’une centaine de nationalités différentes. «Il est vivement recommandé de se familiariser avec l'entreprise, ses valeurs et son histoire.»

Prasad Swaminathan, d'ABB, invite les candidats à comprendre où et comment, dans leur fonction, ils peuvent s’intégrer dans la stratégie et la structure de l'entreprise. «Procédez à une auto-évaluation honnête des raisons pour lesquelles vous pensez être un bon candidat à ce poste.»

Langues indispensables, expérience internationale un plus
Les compétences linguistiques constituent un atout si vous souhaitez travailler dans une multinationale. Il en va de même pour l'expérience internationale. L’espéranto n'ayant jamais décollé, la plupart des multinationales ont fait de l'anglais leur langue de travail, en particulier à leur siège international.

Les autres langues sont valorisées selon les responsabilités et le cadre de travail. En Suisse, le français et l'allemand sont essentiels pour les employés qui occupent des fonctions opérationnelles ou un poste dans les ressources humaines. La volonté de travailler avec d'autres cultures l'est également.

«Cet aspect est essentiel, que nous embauchions à un niveau junior ou senior», précise Gerda Schwindt, de Glencore. «Même si une personne travaille au niveau local, nous devons nous assurer qu'elle est dotée d’un esprit international et d’une certaine ouverture pour travailler avec d'autres cultures.»

Un consensus existe sur ce point: «La plupart du temps, les compétences linguistiques sont essentielles, tandis que l'expérience internationale dépend davantage des exigences de chaque poste», fait remarquer Inge Gratzer, de Nestlé.

Selon Prasad Swaminathan, d’ABB, le fait d'avoir des compétences linguistiques facilite la capacité de collaborer à l'échelle internationale et offre à l'employeur la possibilité de transférer les collaborateurs vers de nouvelles régions géographiques au besoin.

«De manière générale, une expérience internationale est considérée comme positive, car elle sous-tend une sensibilité culturelle, la capacité de travailler dans des contextes divers et certaine flexibilité», ajoute-t-il.

Dominique Soguel