Les Fribourgeois se classent parmi les moins bien formés du pays
Le canton de Fribourg est celui qui investit le plus dans l'éducation, mais sa population se classe parmi la moins bien formée du pays. Le tissu économique cantonal est donc difficile à élever, même si la croissance démographique est forte.
Un Fribourgeois sur cinq a moins de vingt ans et plus d'un tiers des dépenses publiques sont consacrées à l'éducation. En moyenne nationale, il s'agit de l'effort le plus substantiel de Suisse. Malgré cela, la population fribourgeoise fait partie des moins bien formées du pays, avec Neuchâtel, le Valais et le Jura.
"On explique cela notamment par le fait que le canton a un passé rural: il y a un rattrapage à faire de ce côté-là. La deuxième raison, c'est qu'on a une immigration dans des branches économiques qui, en tout cas jusqu'à maintenant, ne requérait pas une formation très élevée comme la construction et l'industrie alimentaire", explique Pierre Caille, chef du service de la statistique du canton de Fribourg.
Des atouts de l'économie fribourgeoise
Les apprentissages dans la construction et l'agroalimentaire ont la cote. Même si ce sont des secteurs à faible valeur ajoutée, ces domaines sont les atouts de l'économie fribourgeoise. Raison pour laquelle le canton veut les doper.
"C'est vrai que ça fait un peu partie de notre ADN. On veut investir dans la construction avec notamment la venue de l'EPFL, qui va héberger 130 chercheurs dans le domaine du bâtiment du futur. On a aussi des projets dans le domaine agroalimentaire, qui fleurit actuellement", révèle Olivier Curty, conseiller d'Etat en charge du dossier.
Avec le départ à la retraite des baby-boomers moins bien formés, le taux de population avec un bon degré d'éducation va décoller, ce qui devrait rehausser le niveau. Reste à garder cette relève: actuellement, l'essentiel du personnel qualifié fribourgeois s'exporte sur l'arc lémanique et à Berne.
Fabrice Gaudiano