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mardi 8 janvier 2019

Les Helvètes préfèrent rendre les armes


La Suisse devra probablement voter sur la révision de la loi sur les armes


Les adversaires de la révision de la loi sur les armes, en Suisse, devraient déposer le 17 janvier leurs signatures pour un référendum à la Chancellerie fédérale. La future loi, qui découle d'une directive européenne, devrait entrer en vigueur d'ici mai 2019.

Berne a bien obtenu plusieurs concessions de l'Union européenne qui tiennent compte des traditions helvétiques de tir, mais le comité référendaire n'en démord pas, voyant dans la révision un «diktat de l'UE».

Des critiques que les partisans de la révision jugent excessives, appuyés par Economiesuisse qui estime que «près de neuf soldats sur dix préfèrent laisser leur arme à l'arsenal après leur service», explique le Blickdans son édition du 8 janvier 2019.

Les armes ne sont plus gardées

Une tendance que confirme les chiffres du Département fédéral de la défense de la protection de la population et des sports (DDPS). En 2017, ce sont 1523 fusils d'assaut et 990 pistolets qui ont été gardés par des citoyens ayant accompli leurs obligations militaires. Près de 90% des personnes ont préféré rendre leur arme.

La situation était complètement différente en 2004, puisque près de 43% des soldats et officiers conservaient alors leur arme de service. Il s'agissait à l'époque de 20'109 fusils d'assaut et de 11'806 pistolets.

Le comité référendaire montre les crocs

Ce «désamour» s'explique par le renforcement des conditions prescrites par l'armée depuis 2010. Les soldats doivent prouver qu'ils ont effectué au moins deux tirs obligatoires et deux tirs de campagne au cours des trois dernières années.

Ces chiffres renforcent les arguments des partisans d'une augmentation du contrôle des armes, qui estiment qu'un des principaux arguments du comité référendaire, à savoir la forte tradition helvétique des armes, n'a aucun sens.

Mais le comité n'entend pas renoncer aussi facilement. «L'indignation des tireurs, des propriétaires d'armes et des collectionneurs à l'égard de la loi est très grande», a déclaré dans la SonntagsBlick le conseiller national Werner Salzmann (UDC/BE), coprésident du comité référendaire.

Les pertes augmentent

Au-delà des considérations politiques, l'armée suisse affronte un autre phénomène: les armes qui se perdent. Celles-ci ont atteint un niveau alarmant en 2018, puisque 107 fusils et pistolets ont été déclarés perdus, une quantité jamais atteinte depuis des années. Depuis 2009, l'armée recense 766 armes manquantes.

Parmi les explications avancées figurent les vols lors d'un cambriolage ou d'un déménagement. Il arrive aussi que certaines soient perdues en service, lorsqu'elles tombent à l'eau lors d'un exercice.

Certaines refont toutefois surface. En 2018, l'armée suisse a récupéré 36 armes à feu, dont trois fusils d'assauts saisis à l'étranger (deux en France et un en Allemagne). «Toutes les autres armes ont été retrouvées en Suisse», a déclaré Stefan Hofer, porte-parole de l'armée.

L'armée fait état de 5347 armes disparues depuis 1969, mais 370 sont entre-temps réapparues. Il en reste donc 4977 qui sont déclarées manquantes.

Les pertes d'armes se chiffrent en pour mille, ajoute le porte-parole, qui précise que tout est entrepris pour retrouver pistolets et fusils d'assaut. Les militaires sont régulièrement informés de leur devoir de stocker les armes en toute sécurité, notamment via le dépliant «Prévenir la perte d'armes», disponible depuis 2017. M. Hofer rappelle que toute perte d'armes doit être immédiatement signalée au poste de police le plus proche.

La révision de la loi sur les armes

Arme d'ordonnance
Le fusil d'assaut ne sera pas classé dans la catégorie des armes prohibées lorsque son propriétaire décide de le garder à la fin de son service militaire. Il ne le sera que s'il est transmis à un héritier ou vendu.

Sports
Les tireurs sportifs bénéficieront d'une autorisation et devront justifier de leur pratique.

Chasse
Les chasseurs ne sont pas concernés par les modifications. Par ailleurs, aucun test psychologique ne sera exigé et il n'y aura pas de registre central des armes.

Déclaration
Les personnes déjà en possession d'une arme à feu passant dans la catégorie des armes interdites pourront se contenter d'une simple annonce à leur canton dans un délai de trois ans.