La reine Rania de Jordanie
Il est une reine qui n’a pas encore 50 ans et qui damnerait un couvent de pères franciscains, rien qu’à son regard. Le reste n’en parlons pas. La reine Rania de Jordanie, l’épouse du roi Abdallah. Pourquoi parler d’elle ? Parce que Paris Match vient de nous apprendre que celle qui est reine consort du petit royaume hachémite depuis maintenant 20 ans, a fait la une du Harper’s Bazar Arabia, la version pour le monde arabe du célèbre et très ancien magazine féminin américain fondé en 1867. Et là, encore une fois, comment vous dire ? Whaouh ! Outre la beauté à couper le souffle du coureur de Marathon, la reine ne porte pas le voile. Même pas dans son pays. Elle est pourtant musulmane, épouse d’un souverain qui, de par la constitution, doit être musulman et de parents musulmans et règne sur un pays où l’islam est religion d’Etat. Les rares photos où l’on voit la reine couverte d’un voile, c’est lorsqu’elle prie à la mosquée ou… lorsqu’elle rend visite au pape !
Justement, en 2007, alors qu’elle était à Rome, voici ce qu’elle avait déclaré : « L’islam n’impose ni d’être pratiquant, ni de s’habiller d’une manière ou d’une autre. Imposer le voile à une femme est donc contraire aux principes de l’islam ». D’aucuns diront que Rania est plus à l’aise sur la couverture d’un magazine de mode que penchée sur un bouquin de théologie. Machisme de bazar. On leur rétorquera : qu’en savent-ils ? Elle qui fit de belles études supérieures en sait sans doute autant, sinon plus que ces imams expliquant « savamment », comme celui de Brest en 2012 dans un prêche sur le port du hijab, que « si la femme sort sans honneur, qu’elle ne s’étonne pas que les hommes abusent de cette femme-là ».
Ce portrait en couverture de la reine Rania, en cheveux, comme on disait autrefois, fait en tout cas un pendant bien curieux à ces femmes musulmanes qui, en Europee, arborent ostensiblement leur hijab et font pleurer sur leur sort devant les caméras. C’est là qu’on se dit qu’on marche peut-être un peu sur la tête dans cet Occident, non pas compliqué, mais complexé. Les petites filles rêvent d’être des princesses, dit-on. Pas des fantômes. La reine Rania fait rêver…
Egger Ph.