C3 H5 NO, la molécule de l'acrylamide
[Ben Mills - Creative Commons]
Les valeurs limites d'acrylamide ont été dépassées dans plusieurs produits alimentaires destinés aux bébés. C'est ce que démontre un test paneuropéen organisé par le Bureau européen des unions de consommateurs.
Le test paneuropéen organisé par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) démontre que l'Union européenne doit mieux protéger les consommateurs contre l'acrylamide qui se trouve dans la nourriture: une molécule qui donne une saveur torréfiée aux aliments.
L'acrylamide se retrouve dans tous les produits frits
Bouillies, petits pots, biscuits
Ce dépassement concerne 13% des produits industriels comme des bouillies et des petits pots, ainsi que 6,3% des biscuits pour bébés. Par ailleurs, près de deux tiers de 44 biscuits sucrés et snacks salés, destinés aux enfants de moins de trois ans, ne respectent pas ces valeurs limites, indique mercredi un communiqué de la FRC.
L'acrylamide se retrouve dans les aliments riches en amidon et ayant subi une transformation – friture, cuisson ou rôtissage à plus de 120 degrés. Il s'agit d'une substance cancérogène et génotoxique comme l'ont démontré des tests effectués sur des animaux.
Les chips aux légumes sont aussi pointés du doigt. Considérées comme un produit sain par bon nombre de personnes, leur teneur médiane en acrylamide est deux fois plus élevée que celle des pommes de terre. La raison de ce taux excessif: une absence de valeurs de référence pour cette catégorie.
Suisse à la traîne
En Suisse, à l'inverse des pays voisins, aucune réglementation basée sur des valeurs de référence n'est en vigueur. La Fédération romande des consommateurs et son pendant tessinois, ACSI, exigent que les autorités suisses s'alignent sur l'Europe.
En effet, depuis 2018, les industriels européens doivent adapter leurs techniques de fabrication pour ne pas dépasser les valeurs limites d'acrylamide. Et cela semble plutôt fonctionner comme le montre le test organisé par le BEUC. Plus de 500 produits, dont le café et les pommes frites, ont été analysés et présentent de bons résultats.
Malgré ces chiffres encourageants, la FRC se joint au BEUC pour exiger des autorités suisses et européennes l'introduction d'une réglementation efficace sur l'acrylamide et des valeurs limites contraignantes pour les produits destinés aux enfants.
ATS