Le Ranz des vaches ne deviendra pas l'hymne officiel fribourgeois. La motion déposée par deux députés UDC a été retirée mardi devant le Grand Conseil par ses auteurs, ceux-ci se rangeant finalement à l'avis négatif du Conseil d'Etat.
La motion avait été déposée en février par Nicolas Kolly et Michel Chevalley, faisant alors passablement causer. Outre le fait d'officialiser le Ranz des vaches en tant qu'hymne officiel, les auteurs souhaitaient voir "ratifier" le décret par le gouvernement le 20 juillet, journée officielle cantonale à la Fête des vignerons de Vevey (VD).
"Fribourg est le seul canton romand qui ne possède pas d'hymne officiel, alors qu'il est un canton de musiciens", a motivé Michel Chevalley. "Le ranz fribourgeois résonne dans les coeurs, lui conférant une dimension nationale, donnant l'idée de revoir son pays", a-t-il précisé. Il existe en outre une version en dialecte germanophone singinois.
Hymne officieux
Dans le détail, les deux élus demandaient que le chant des armaillis, interprété en patois fribourgeois dans sa version officielle, soit institutionnalisé via un décret. Pour rappel, contrairement à Fribourg, les cantons comme Neuchâtel, Jura, Vaud et Valais possèdent un hymne cantonal.
"Le Ranz des vaches s'est pourtant imposé progressivement comme hymne cantonal officieux, notamment grâce à la Fête des Vignerons de Vevey", selon les motionnaires. "Il est connu des jeunes et des moins jeunes et est chanté à toutes occasions, figurant d'ailleurs sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l'UNESCO."
"La version officielle se montre respectueuse des sensibilités propres à chacune des parties linguistiques du canton", estimaient les deux députés UDC. "On peut ainsi dire que le Ranz des vaches est aussi connu et chanté dans les deux régions linguistiques de notre canton."
Dimension supracantonale
Dans sa réponse, le Conseil d'Etat proposait de refuser la motion. Il rappelle que le chant "Les bords de la libre Sarine" a été considéré des décennies durant comme l'hymne patriotique du canton.
Le gouvernement fribourgeois estime encore dans sa motivation que le chant rayonne au-delà des frontières cantonales. Vouloir revendiquer le Ranz des vaches pour hymne cantonal "pourrait froisser les Suisses qui se reconnaissent dans ses valeurs et sa mélodie".
Par ailleurs, sa riche histoire lui confère une dimension populaire et universelle. Elle a en effet accompagné la naissance de la Suisse moderne en 1848.
ATS