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vendredi 16 août 2019

D’où vient l’eau que l’on boit en Suisse ?


Dans les ménages, la consommation d'eau en Suisse est en moyenne de 142 litres par jour et par habitant


Les 80% de l’eau potable consommée en Suisse proviennent du sous-sol. Les réserves hydriques sont abondantes, mais de plus en plus sujettes à des contaminations.

En Suisse, l'eau potable provient de trois ressources différentes. Environ 40 % sont issus des eaux souterraines, 40% de sources et les 20 % restants des eaux de surface, principalement des lacs et des rivières. Les eaux souterraines sont alimentées par la pluie, la fonte des neiges et des glaciers, ainsi que par les infiltrations des cours d’eau.

Les réserves souterraines sont énormes: 150 milliards de mètres cubes, ce qui correspond à peu près au volume de tous les lacs suisses. Sur cette quantité, seulement un peu plus d'un milliard est utilisé pour répondre aux besoins en eau potable.


Nitrates et résidus de pesticides

Théoriquement, il serait possible d'en extraire plus de dix fois plus, sans répercussions permanentes sur le niveau de la nappe phréatique et l'environnement, note Ronald Kozel, chef de la section «Hydrologie» de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).

Le problème, poursuit-il, c'est qu'il est souvent impossible de nos jours de créer de nouveaux points de captage d'eau, en particulier sur le plateau suisse. L'urbanisation croissante, l'utilisation intensive des terres par l'agriculture et les conflits d'intérêts qui en résultent limitent de plus en plus la quantité d'eau qui peut être réellement utilisée, souligne Ronald Kozel.

Cependant, ce n'est pas l'aspect quantitatif qui inquiète l’OFEV. «Les réserves d'eaux souterraines sont de plus en plus sujettes à la contamination, dont la plus grande partie provient de l'agriculture», montrent les résultats de l’observatoire national des eaux souterraines (NAQUA), publié jeudi par l’OFEV.

La qualité de l'eau est compromise en particulier par les nitrates, les résidus de produits phytosanitaires, les médicaments et les micropolluants de l'industrie, de l'artisanat et des ménages, indique l’OFEV.





Un tiers de l’eau potable dans les toilettes 

Malgré la présence de résidus de pesticides potentiellement dangereux pour la santé humaine, comme le chlorothalonil, la qualité des eaux souterraines reste dans l’ensemble excellente en Suisse. Un tiers de l'eau collectée peut être injectée sans traitement dans le réseau de distribution. 

En 2017, 300 litres d'eau ont été fournis par personne et par jour. Malgré l'augmentation démographique, la consommation d'eau potable en Suisse est en baisse constante depuis le milieu des années 1980. Cela s'explique par la diffusion de technologies économes en eau, par la limitation des pertes dans le réseau de distribution et par la délocalisation à l'étranger des installations de production de divers secteurs industriels. 

Actuellement, une personne en Suisse consomme en moyenne 142 litres par jour dans le secteur domestique. Environ un tiers finit dans la cuvette des toilettes.

La Suisse est le seul pays au monde à avoir de l'eau potable dans les cuvettes des wc


(Kai Reusser / swissinfo.ch)


Initiative pour l’eau potable 

Lancée par l’association «Eau potable pour tous», l’initiative populaire «Pour une eau potable propre et une alimentation saine» demande que seuls les agriculteurs qui n’utilisent pas de produit phytosanitaire et d’antibiotique à usage prophylactique puissent recevoir des subventions de la part de l’Etat (payements directs).

Le texte a recueilli les 100'000 signatures nécessaires et sera donc soumis d’abord au Parlement, puis au peuple, probablement l’an prochain.

«L'agriculture est un bouc émissaire tout trouvé»


«L’agriculture est un bouc émissaire tout trouvé. Il est facile de se donner bonne conscience en s’en prenant un petit 3% de la population qui serait responsable de tous nos maux.» Luc Thomas, directeur de Prométerre, ne goûte guère au ton du rapport de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) sur la pollution des eaux souterraines. Ce dernier, avalanche de chiffres à l'appui, y conclut: «C'est surtout à l'agriculture, principale responsable de la pollution par les nitrates et les produits phytosanitaires, qu'il appartient d'agir.»

Trop de pesticides et de nitrate

Pour l'OFEV, la qualité irréprochable de l'eau potable ne va plus de soi. Son rapport détaille les résultats d'analyses étalées sur plusieurs années: on trouve dans les eaux souterraines trop de résidus de pesticides et de nitrate, issu de certains engrais, dans les eaux qui fournissent 80% de l'eau potable en Suisse.

Et c'est à croire que les résultats des analyses étaient attendus avec méfiance par la branche. L'Union suisse des paysans (USP) a envoyé un communiqué de presse en même temps que la publication du rapport. D'autres chiffres de l'étude y sont avancés: 98% des stations de mesure n'ont pas montré de présence excessive de résidus de pesticides.

D'autres coupables?

«Ces problèmes, là où il y en a, ne sont pas le résultat de pratiques agricoles illicites. Les produits dont l’agriculture fait usage sont homologués par la Confédération et ce sont nos autorités et non l’agriculture qui fixent les critères d’homologation. Et l’OFEV, qui aime à s’en prendre à l’agriculture pour la protection de l’environnement, fait partie de ces autorités», souligne Luc Thomas. Pour lui, la focalisation sur l'agriculture est injuste: «Il n’y a par exemple pas de valeurs limites pour des résidus de médicaments, de cosmétiques, ou encore ceux provenant de l’activité industrielle.»

Quant à l'USP, elle estime que l'un des coupables est à trouver ailleurs: «42 % des captages n’ont pas encore été délimités conformément au droit fédéral. Ce sont donc les cantons, ou plus précisément les autorités compétentes, qui n’ont pas encore fait suffisamment d’efforts pour protéger l’eau potable.»

Egger Ph.