En France, un décret intègre les trottinettes électriques au code de la route
Ces règles, en vigueur dès samedi (ou au 1er juillet 2020 pour les aspects technologiques), étaient réclamées par pouvoirs publics et usagers, confrontés à une cohabitation compliquée sur les trottoirs et la chaussée et à de plus en plus d'accidents parfois mortels, notamment à Paris, Reims, Bordeaux, dans les Yvelines et le Pas-de-Calais.
Outre les gyropodes, monoroues et hoverboards, ce sont surtout les trottinettes électriques qui sont visées. Phénomène de mode dans de nombreuses villes de France et d'Europe, leur usage a explosé, notamment avec l'essor des locations en libre-service ("free floating"). A Paris, on dénombre environ 15'000 trottinettes électriques.
"Il y avait un besoin fondamental de poser des règles. Ces véhicules existaient, roulaient sur la voie publique sans statut juridique", souligne le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe.
Cela permettra "d'aller vers une utilisation plus responsable (...) et de retrouver un usage apaisé des trottoirs pour les piétons, en particulier les plus vulnérables: personnes âgées, enfants, personnes à mobilité réduite", estime Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'Etat en charge des Transports, dans un communiqué.
Feux de position
La loi prévoit désormais que ces "engins de déplacement personnel motorisés" (EDPM) ne doivent pas pouvoir dépasser une vitesse de 25 km/h, alors que certains constructeurs offraient la possibilité d'atteindre jusqu'à 80 km/h.
Conduire un engin construit pour dépasser les 25 km/h sera passible de 1500 euros d'amende (3000 euros en récidive). S'il a été débridé, la sanction sera de 135 euros d'amende.
Comme les vélos, ils devront être équipés de feux de position avant et arrière, de catadioptres, d'un système de freinage et d'un avertisseur sonore.
Stationnement permis sur les trottoirs
Finis, les voyages à deux, parfois avec un enfant: les EDPM ne peuvent transporter qu'un conducteur, qui doit être âgé d'au moins douze ans. En cas de non-respect de la règle, on s'expose à une amende de 35 euros. Comme pour les autres véhicules, il est interdit de téléphoner ou porter des écouteurs en conduisant. Ils doivent également être assurés, par le particulier ou l'opérateur de location.
Finis, les slaloms sur les trottoirs au milieu des piétons: "les conducteurs d'engins de déplacement personnel motorisés doivent circuler sur les bandes ou pistes cyclables", sous peine de 135 euros d'amende. En l'absence de piste cyclable, ils pourront emprunter les routes limitées à 50 km/h ou moins.
Les engins non motorisés (trottinettes classiques, rollers, skateboards...) peuvent, eux, emprunter les trottoirs. La circulation des EDPM est interdite sur route hors agglomération, sauf dérogation.
ATS